Vue à la bourse de Madrid
par Claude Chendjou
Les Bourses européennes ont terminé en baisse jeudi après la publication de données montrant que l'activité économique dans la zone euro est retombée en zone de contraction ce mois-ci, tandis qu'à Wall Street la dette américaine continue de susciter des interrogations.
À Paris, le CAC 40 a fini sur une perte de 0,58% à 7.864,44 points. Le Footsie britannique a reculé de 0,54% et le Dax allemand de 0,47%.
L'indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,55%, le FTSEurofirst 300 de 0,71% et le Stoxx 600 de 0,64%.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,23%, le Standard & Poor's 500 de 0,20% et le Nasdaq de 0,66%
En Europe, tous les grands compartiments de l'indice Stoxx 600 ont fini dans le rouge, tandis que le l'indice de la volatilité sur l'Euro Stoxx 50 a grimpé de près de 10% au-dessus des 18 points, dans un contexte de méfiance sur les actifs risqués après des indicateurs décevants.
L'activité du secteur privé dans la zone euro s'est contractée de manière inattendue en mai, sous l'effet d'une baisse plus forte que prévu de la demande de services, selon l'enquête préliminaire PMI S&P Global et HCOB publiée jeudi.
Au Royaume-Uni, l'industrie, qui a supprimé des emplois à l'un des rythmes les plus rapides depuis la crise financière de 2008, a vu ses perspectives s'assombrir.
Aux Etats-Unis, les indicateurs du jour sont plutôt encourageants avec un indice PMI "flash" montrant une accélération de l'activité des entreprises en avril et une statistique témoignant d'un recul des inscriptions hebdomadaires au chômage à 227.000 la semaine dernière.
Mais ces données américaines ont été reléguées au second plan, la situation budgétaire et la dette de 36.200 milliards de dollars des Etats-Unis restant la principale préoccupation des marchés alors que le projet de loi sur les baisses d'impôts et les coupes budgétaires aux Etats-Unis, défendu par Donald Trump, a été adopté d'extrême justesse jeudi par la Chambre des représentants. Le texte, qui va désormais être transmis au Sénat, divise les républicains et fait craindre un renchérissement de la dette américaine, ce qui a fait grimper les taux d'intérêt ces derniers jours et provoquer des remous lors des récentes adjudications des bons du Trésor.
VALEURS EN EUROPE
Elior a gagné 3,84% après avoir connu une forte volatilité dans les premiers échanges en Bourse jeudi à la suite de la publication, la veille, de résultats semestriels "mitigés" selon les analystes.
EasyJet a reculé de 2,62% après avoir fait état d'une perte avant impôts de 394 millions de livres (466,92 millions d'euros) sur la période des six mois à fin mars.
Embracer, l'éditeur du jeu vidéo Tomb Raider, a plongé de 17% après l'annonce du report de la sortie d'un de ses titres phares.
Johnson Matthey s'est envolé de 30,67%, le groupe chimique britannique ayant accepté de céder son activité de technologies de catalyseurs à Honeywell International pour 1,8 milliard de livres, dette comprise.
CHANGES
Après trois séances consécutives de repli, le dollar s'est quelque peu redressé, prenant 0,32% face à un panier de devises de référence.
"Le dollar est légèrement en hausse aujourd'hui, mais les nerfs du marché sont clairement à vif et tous les mouvements au cours des dernières séances ont été très prudents", note Helen Given, directrice du trading chez Monex USA.
L'euro recule de 0,41%, à 1,1284 dollar, tandis que la livre sterling s'échange à 1,3425 dollar (+0,06%).
Le bitcoin a atteint jeudi un sommet historique, à 111.862,98 dollars, en partie parce que les investisseurs ont recherché des alternatives aux actifs américains.
TAUX
Les taux à très long terme en zone euro ont poursuivi leur ascension, le Bund allemand à 30 ans ayant touché en séance son plus haut niveau en deux mois, à 3,179%, sur fond d'inquiétude quant à la dette américaine.
Les rendements à dix ans, en revanche, ont fini stable, celui du Bund de cette échéance s'affichant à 2,641%, tandis que celui à deux ans a cédé 3,9 points de base, à 1,829%.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à 30 ans s'est stabilisé au-dessus des 5%, après avoir touché la veille un sommet d'un an et demi. Le dix ans américain reculait jeudi, de 3,2 points de base, à 4,5646%.
PÉTROLE
Les cours du pétrole chutent jeudi après une information selon laquelle l'Opep+ discute d'une augmentation de sa production pour juillet, alimentant les craintes que l'offre mondiale supérieure à la demande.
Le Brent reflue de 1,45% à 63,96 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 1,45% à 60,68 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou)
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