L'Etat espagnol acquiert 3% du capital de Telefónica

information fournie par Boursorama avec AFP •26/03/2024 à 12:23

( AFP / JAVIER SORIANO )

L'Etat espagnol a acquis 3% du géant national des télécoms Telefónica, six mois après l'arrivée surprise de la compagnie saoudienne STC dans le capital de l'opérateur téléphonique ibérique, a annoncé la société qui a réalisé l'opération au nom de Madrid.

Dans un communiqué publié lundi soir, la Société publique des participations industrielles (SEPI), une holding d'Etat, annonce avoir acquis 3% du capital de Telefónica, "conformément à l'accord du conseil des ministres de décembre dernier, qui ordonne à la SEPI d'acheter des actions à hauteur d'un maximum de 10% du capital social de la société".

En décembre, le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez avait annoncé que l'Etat reviendrait au capital de Telefónica, dont il était sorti en 1997 lors de sa privatisation, à hauteur de 10%, afin de renforcer "une entreprise très importante et stratégique pour (le) pays".

En septembre, le groupe semi-public Saudi Telecom Company (STC), numéro un des télécoms en Arabie saoudite, avait payé 2,1 milliards d'euros pour acquérir 9,9% du capital de Telefónica. Cette opération avait beaucoup préoccupé le gouvernement espagnol, averti de la transaction au tout dernier moment.

Restant sous le seuil de 10% du capital, l'investissement saoudien n'avait pas nécessité l'approbation du gouvernement de Madrid.

STC, qui est détenue majoritairement par le fonds souverain saoudien PIF, avait assuré à l'époque n'avoir aucune intention de "prendre le contrôle ou une participation majoritaire" dans Telefónica, dotée d'une forte présence en Amérique latine et au Royaume-Uni.

Le gouvernement espagnol avait expliqué que sa décision de revenir au capital de Telefónica était similaire à ce que faisaient les pays européens voisins, qui possèdent des parts minoritaires dans leur principal opérateur de télécommunications. Berlin détient ainsi 13,8% du capital de Deutsche Telekom, Paris 13,4% de celui d'Orange et Rome 20% de Telecom Italia.

Ce retour de l'Etat au capital de Telefónica se produit alors que l'opérateur historique a prévu de supprimer 3.400 postes sur les 16.500 du groupe en Espagne (soit un peu plus de 20% des effectifs) d'ici à 2026, afin d'augmenter sa rentabilité.

Confronté à un lourd endettement, le groupe suscite des inquiétudes sur ses finances en raison de la remontée des taux d'intérêt en 2023.