La banque BNP Paribas a signé un "accord d'acquisition" du gestionnaire d'actifs Axa Investment Managers (Axa IM) auprès du géant des assurances Axa, une opération à plus de 5 milliards d'euros dont la conclusion est attendue mi-2025 et qui montre l'appétit du secteur pour des concentrations.

( AFP / ERIC PIERMONT )
Renaud Dumora, président de BNP Paribas Cardif et directeur général adjoint de BNP Paribas, a évoqué une "étape importante dans le processus d'acquisition d'Axa IM et du partenariat à long terme avec Axa" avec la signature de cet accord, annoncée samedi.
Elle "fait suite à l'achèvement de la procédure d'information-consultation des instances représentatives du personnel concernées des groupes Axa et BNP Paribas sur les enjeux stratégiques du projet", a précisé BNP Paribas dans un communiqué publié sur son site internet.
Thomas Buberl, directeur général d'Axa, a de son côté estimé que "le développement de notre partenariat à long terme avec BNP Paribas", permettra aux clients de l'assureur "de continuer à bénéficier d'une gamme diversifiée de solutions d'investissement de premier ordre", dans un communiqué distinct.
- En négociation depuis août -
Les deux entreprises françaises étaient entrées en négociations exclusives le 1er août pour cette opération qui marque le désengagement d'Axa de la gestion d'actifs, mais prévoit la mise en place d'un accord stratégique de long terme, par lequel BNP Paribas fournira des services de gestion d'investissement à Axa.
L'alliance doit donner naissance à un acteur européen de la gestion d'actifs de premier plan avec des actifs sous gestion totalisant 1.500 milliards d'euros, dont 850 milliards pour Axa IM, disait l'assureur en août.
Le leader européen du secteur est Amundi (groupe Crédit Agricole), fort d'un encours de près de 2.200 milliards d'euros au troisième trimestre.
"En prévision du processus de clôture, l'ensemble des équipes travaille désormais pour accueillir les collaborateurs et les clients d'Axa IM au sein du groupe BNP Paribas Cardif", a signalé M. Dumora samedi.
Le prix pour "l'acquisition et la mise en place du partenariat de long terme est de 5,1 milliards d'euros" à la conclusion finale de l'opération, prévue mi-2025, selon la banque qui se qualifie de "première banque de l'Union européenne" et emploie plus de 183.000 personnes dans le monde, dont "plus de 145.000 en Europe".
A l'heure où les banques centrales appellent à la création de géants bancaires européens, le rapprochement de métiers, comme la gestion d'actifs, est moins complexe que des fusions à l'échelle de groupes entiers.
Début décembre, Guillaume Larmaraud, du cabinet Colombus Consulting, expliquait que des éléments plaident pour des rapprochements dans le secteur de la gestion d'actifs, notamment le contexte règlementaire, qui alourdit les coûts pour chacun, et l'essor des ETF (fonds répliquant la performance d'un panier de titres) "qui tendent à diminuer les frais que les asset managers facturaient à leurs distributeurs précédemment".
- "Rouleau compresseur" -
Grandir en taille permet aux sociétés de gestion, aux banques et aux compagnies d'assurances qui dominent ce marché de "réduire les coûts" et "d'améliorer la rentabilité", soulignait aussi David Benamou, directeur des investissements chez Axiom AI.
Il jugeait les acteurs européens trop petits dans un marché dominé par des groupes américains comme BlackRock (11.475 milliards de dollars sous gestion à fin septembre), JP Morgan ou Goldman Sachs. Si les Européens n'allient pas leurs forces, "les grands champions américains (...) nous passent dessus, c'est le rouleau compresseur", alertait-il.
D'autres rapprochements ont été évoqués ces derniers mois dans les médias spécialisés, notamment entre la société française Natixis Investment Managers (groupe BPCE, rassemblant notamment les Banques populaires et les Caisses d'épargne) et l'assureur italien Generali.
Début décembre, les marchés prêtaient aussi à Amundi, réputé en outre en renégociations avec la banque italienne Unicredit, un intérêt pour le gestionnaire d'actifs Allianz Global Investors (AGI). Interrogés alors par l'AFP, Amundi, Allianz GI et Generali n'avaient pas fait de commentaires.
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