Les autorités hongroises ont conclu l'acquisition de l'aéroport de Budapest en coopération avec le groupe français Vinci pour plus de 4 milliards d'euros, une opération d'une "importance stratégique" saluée vendredi par le Premier ministre nationaliste Viktor Orban.

( AFP / PHILIPPE LOPEZ )
"L'Etat hongrois va prendre une part de 80%" via le fonds d'investissement national Corvinus, a annoncé le ministre de l'Economie Marton Nagy. Il s'est félicité du retour de l'aéroport "dans le giron national", quasiment vingt ans après une privatisation qualifiée d'"erreur historique".
C'est Vinci Airports, filiale de Vinci Concessions, qui rachète les 20% restants et devient, par cette transaction, "l'opérateur de la plateforme".
Il s'agit "d'une concession d'une durée résiduelle de plus de 55 ans expirant en 2080", a précisé l'entreprise dans un communiqué distinct.
Déjà implanté au Portugal, au Royaume-Uni, en France et en Serbie, Vinci renforce ainsi sa présence dans ce domaine.
Avec un trafic qui devrait atteindre en 2024 le niveau record de 17 millions de passagers, l'aéroport de Budapest est actuellement le 39e plus fréquenté d'Europe, selon l'organisme Eurocontrol.
Il affiche de grandes ambitions dans le tourisme et le fret, avec notamment le développement des liaisons avec la Chine, devenue le premier investisseur en Hongrie.
Le montant de la transaction s'élève à 3,1 milliards d'euros, auquel s'ajoute une dette nette de 1,2 milliard d'euros contractée par les précédents propriétaires, notamment la société allemande AviAlliance.
Fortement endetté, le gouvernement hongrois a dû céder plusieurs actifs pour pouvoir financer cette acquisition.
C'est "d'une importance stratégique", a commenté vendredi M. Orban dans une interview radiophonique. "Nous avons récupéré un bien unique (...) qu'il faudra toujours garder", a-t-il dit, espérant "accroître rapidement sa valeur".
Il a salué la participation des Français, "qui font partie des meilleurs au monde" dans ce secteur, et évoqué des "projets pour impliquer ultérieurement les Qataris".
Depuis le retour au pouvoir de Viktor Orban, en 2010, l'Etat hongrois a réinvesti plusieurs pans de l'économie, comme le secteur bancaire ou les télécoms.
Le dirigeant explique avoir voulu instaurer une "classe d'entrepreneurs hongrois" et récupérer des capitaux détenus jusqu'à son arrivée par des grands groupes internationaux ayant profité de la vague de privatisation après l'ère communiste.
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