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Grandes incertitudes autour de l'avenir du groupe Casino
information fournie par Boursorama avec AFP 08/12/2023 à 16:12

Restructuration de la dette, changement d'actionnaires, vente de magasins et inquiétudes sur l'emploi: l'année 2023 du groupe Casino a été extraordinairement chargée en raison de ses grandes difficultés financières, et si les incertitudes demeurent, sa forme et son périmètre seront nécessairement bientôt très différents.

Pourquoi une situation si dégradée?

Fin juillet, le groupe avait signé un accord pour la restructuration d'une dette insoutenable - 5 milliards d'euros de créances s'évaporant au passage -, et entériné un changement d'actionnariat avec, à horizon mars/avril 2024, une prise de contrôle par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, le Français Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds britannique Attestor.

Encore PDG et premier actionnaire pour quelques mois, Jean-Charles Naouri se félicitait alors d'avoir maintenu l'intégrité du groupe dont il a fait un acteur international de la distribution, fort de 200.000 salariés dans le monde dont 50.000 en France sous des enseignes comme Monoprix, Franprix, Géant (disparu depuis), Pao de Acucar ou Exito.

Certes, les activités en Amérique latine - trois quarts de l'emploi - vont être cédées. Mais l'ancien directeur de cabinet de Pierre Bérégovoy se dit "fier" que le groupe soit "sauvé", et non pas "cassé en morceaux, après un bain de sang".

Des étapes restent pourtant à franchir avant le changement de mains effectifs, et les salariés s'inquiètent rapidement d'un été peu porteur dans les magasins. A plusieurs reprises, Casino doit revoir à la baisse ses ambitions financières. Il prévient fin novembre s'attendre à une perte d'exploitation pour 2023, bien loin des ambitions affichées en juillet.

Pourquoi vendre des grands magasins?

Lorsqu'ils sont dynamiques, les super ou hypermarchés génèrent des revenus confortables. Mais lorsque les clients ne sont pas au rendez-vous, ces paquebots peuvent se transformer en foyers de perte: coûts fixes importants, volumes d'invendus significatifs...

C'est "compte tenu de la dégradation des résultats de Casino" et de sa faible rentabilité que les représentants des repreneurs ont dit lors d'une réunion avec syndicats et direction jeudi soir "soutenir la volonté du groupe Casino de vendre la totalité des hypermarchés et des supermarchés".

Le groupe n'a pas indiqué quel périmètre de magasins de grands formats il prévoyait de céder, mais plusieurs sources ont indiqué que l'ensemble du parc pouvait être cédé si des acheteurs se présentaient.

Les représentants du consortium, Philippe Palazzi, qui est appelé à devenir PDG de Casino une fois le changement d'actionnariat effectué, et Denis Olivennes, conseil de Daniel Kretinsky en France, ont réaffirmé la volonté des repreneurs de sauver le groupe.

Mais les syndicats ont estimé que la cession de tout ou partie des grands formats "engendrera forcément une casse sociale sans précédent sur les sièges et la logistique".

Quelle "casse sociale"?

Le groupe Casino a plusieurs sièges - un à Saint-Etienne où travaillent 2.000 personnes, un à Vitry-sur-Seine où siègent Franprix et une partie des équipes Casino, et un à Clichy pour Monoprix et Naturalia -, et plusieurs réseaux de logistiques.

Jean Pastor, délégué syndical CGT du groupe Casino, se risquait à une estimation du nombre d'emplois menacés mardi, "à terme peut-être 6.000 emplois directs".

Les syndicats alertent aussi sur la situation des salariés qui changeront d'employeur si leur magasin est repris par un concurrent de Casino.

"Il n'y a pas de perte d'emploi mais leur situation n'aura rien à voir avec ce qu'ils ont connu avec Casino", a déclaré Nathalie Devienne (FO) à l'AFP. Elle s'appuie sur l'exemple des magasins déjà cédés à Intermarché, groupement de patrons indépendants libres de déterminer la politique sociale au sein de leurs magasins.

En fonction des modèles de magasins, les conditions de travail peuvent être différentes, Lidl - intéressé par des magasins mais qui n'a pas confirmé avoir déposé une offre - employant par exemple beaucoup moins de monde qu'un hypermarché.

Quelles sont les étapes suivantes?

Dans l'immédiat, les syndicats veulent maintenir la pression et multiplient les appels à l'intervention des autorités politiques, à commencer par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire qui avait affirmé en juillet que l'Etat serait "vigilant sur l'emploi".

L'intersyndicale prévoit de se rendre lundi au tribunal de commerce de Paris, où doit être examinée une demande de prolongation de la période de sauvegarde accélérée de Casino, jusqu'au 25 février. Une autre rencontre avec les représentants des repreneurs est par ailleurs prévue le 19 décembre.

Plusieurs médias ont évoqué la date du 20 décembre pour connaître l'étendue du parc de magasins vendus et l'identité des repreneurs, une information non confirmée par le groupe.

Avant la réalisation de la restructuration de la dette, prévue fin mars 2023, un certain nombre d'autorisations réglementaires doit en outre encore être obtenues, sur le contrôle des concentrations, des investissements étrangers ou encore une dérogation de l'Autorité des marchés financiers pour que les repreneurs n'aient pas à déposer une offre publique d'achat.

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2 commentaires

  • 08 décembre 16:34

    Face aux syndicats vindicatifs, le mieux est de jeter l'éponge.
    Il y a des gens courageux qui veulent investir et déjà les loups syndiqués montrent les dents.

    Cordy


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