PARIS, 1er octobre (Reuters) - Si la saisonnalité des marchés d'actions est respectée, le mois d'octobre pourrait être assez désagréable pour les investisseurs, dit-on chez Invesco Asset Management. "En octobre, il pleut, il fait nuit plus tôt et, traditionnellement, c'est l'un des pires mois de l'année sur les marchés", a déclaré mardi Bernard Aybran, directeur de la multigestion pour la société, lors d'un point de presse à Paris. Cette année a peu de chances de déroger à la règle avec un environnement compliqué qui invite à la prudence sur les actifs risqués en attendant un possible "rally" de fin d'année, notamment sur les actions européennes, susceptibles de bénéficier du nouveau soutien quantitatif mis en place par la Banque centrale européenne (BCE), explique-t-il. Dans ce contexte, Invesco conserve une exposition neutre sur les actions et privilégie, sur les marchés obligataires, les actifs offrant encore un rendement, comme les obligations privées classées en catégorie spéculative ("high yield") et la dette émergente. Du côté de la conjoncture, la société de gestion ne prévoit aucune récession pour les prochains trimestres dans les grandes économies mondiales mais note le ralentissement du secteur manufacturier dans plusieurs régions, reflété par les enquêtes réalisées auprès des directeurs d'achat (PMI). L'un des cycles économiques les plus longs de l'histoire finira cependant bien par mourir, une escalade significative dans les tensions commerciales pouvant à terme déclencher une récession dans certaines grandes économies, prévient Bernard Aybran. "La croissance mondiale est attendue à 2,6% cette année et 2,5% l'an prochain, ce dernier chiffre étant généralement considéré comme un point d'inflexion pour les bénéfices des sociétés européennes", souligne-t-il. Depuis la Seconde Guerre mondiale, l'inversion de la courbe des taux américaine a toujours été suivie, à plus ou moins longue échéance, d'une récession, rappelle-t-on chez Invesco en notant que les rendements des emprunts d'Etat à deux ans sont devenus supérieurs aux rendements à 10 ans à quelques reprises cette année. "Il s'agit cependant d'un indicateur très avancé puisque la récession survient historiquement 18 mois après en moyenne et il faut souligner que l'inversion de la courbe des taux américains n'a pas été dans le passé un bon indicateur de récession hors des Etats-Unis", tempère Bernard Aybran. Pour l'instant, selon Invesco, le contexte économique demeure équilibré avec des banques centrales toujours accommodantes, des taux appelés à rester durablement bas et des bénéfices qui continuent de progresser. Sur ce dernier point, il faut cependant distinguer les bénéfices après impôt des sociétés, qui ne cessent de progresser sur la plupart des grand marchés, notamment aux Etats-Unis, des marges bénéficiaires des entreprises, qui sont sous pression depuis 2013, souligne Bernard Aybran. Quant à la politique de taux bas, elle présente plusieurs facettes, favorisant un endettement qui ne cesse d'augmenter tout en allégeant le service de la dette, fait-il valoir. Elle contribue aussi à gonfler le prix de certains actifs, notamment l'immobilier, et affecte l'économie réelle en pesant par exemple sur les retraites, ajoute-t-il. (Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)
GESTION-Octobre pourrait être compliqué pour les actions-Invesco
information fournie par Reuters 01/10/2019 à 12:03
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