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GESTION-EDRAM investie prudemment, vante le cash et les cycliques
information fournie par Reuters 28/06/2019 à 18:26

    PARIS, 28 juin (Reuters) - Le cycle est très mature et
l'environnement chahuté par des risques politiques et s'il
convient de rester investis en raison de la proactivité des
banques centrales, la modération est de mise, estime Edmond de
Rothschild Asset Management (EDRAM) qui vante les vertus du cash
pour se protéger d'éventuelles turbulences et saisir les
opportunités qui ne manqueraient pas d'apparaître en pareil cas.
    Revenant sur l'évolution des marchés depuis le début de
l'année, Benjamin Melman, responsable des investissements de la
société de gestion, a souligné le contraste entre des marchés,
aussi bien de taux que d'actions en forte hausse, et
l'attentisme des investisseurs.
    "C'est un rallye aussi puissant que sans conviction et sans
flux, c'est un rallye sans acheteurs", a-t-il résumé lors d'une
présentation de presse. 
    Il attribue ce paradoxe à la fois à la maturité du cycle,
qui renforce la probabilité d'un basculement en récession et
pousse à la prudence et à des marchés qui sont déconnectés,
depuis un an, des fondamentaux et sous l'influence des
politiques qu'elles soient monétaires, protectionnistes ou
populistes. 
    La société de gestion suit particulièrement deux indicateurs
comme signaux avant-coureurs du déclenchement d'une récession :
l'inversion de la courbe des taux aux Etats-Unis, en particulier
sur la partie courte actuellement la plus inversée, et
l'évolution des marges des entreprises qui se contractent en fin
de cycle et entraînent un retournement des capex avec un ou deux
semestres de décalage. 
    "On est très avancé dans le cycle, nous ne sommes pas
convaincus que l'on soit à l'aube d'un retournement du cycle
mais nous surveillons de plus en plus ce risque de très près", a
dit Benjamin Melman. 
    
    "REDONNER DU SENS AU CASH" 
    "Le retour de la liquidité banque centrale sera un élément
porteur" pour les marchés, a-t-il poursuivi tout en appelant à
faire la distinction entre les liquidités fournies par les
banques centrales et la liquidité des marchés eux-mêmes qui se
détériore en raison des évolutions de la réglementation bancaire
qui réduisent le rôle de teneur de marché des banques
d'investissement. 
     "Dans un contexte de cycle mature où tout le monde se
demande quand la prochaine crise va se produire, il va falloir à
nouveau donner un vrai sens à la liquidité", a-t-il dit. 
    "De plus en plus, nous constituons de vraies poches de cash
dans les portefeuilles", notamment obligataires alors que les
marchés de taux sont chers. 
    Rappelant que le cash coûte au moins 40 points de base au
sein de la zone euro, il a ajouté: "sait-on jamais, une fois de
plus ce n'est pas notre scénario central et c'est vraiment un
scénario adverse mais si la récession devait arriver plus tôt,
ou en cas de crise économique ou de crise politique, nous sommes
assez convaincus que l'on aurait des crises de liquidités."
    Prenant l'exemple du fonds EdRF Bond Allocation, il a dit
que la poche de cash ou d'équivalent cash, correspondant à des
bons du Trésor de pays sûrs, atteignait désormais 27%, tout en
mettant en avant ses convictions fortes sur la dette émergente
et la dette subordonnée financière. 
    Il s'est dit aussi à "à l'aise" sur le crédit européen mais
pas sur le crédit américain en raison du levier élevé des
entreprises américaines.
    
    LES CYCLIQUES, NOUVELLES DÉFENSIVES ? 
    Sur les marchés actions, Christophe Foliot, responsable des
investissements sur cette classe d'actifs, a souligné que toute
la partie cyclique des marchés actions est quasiment à des plus
bas historiques relativement aux valeurs de croissance ou à
faibles volatilité (low vol). 
    "Les niveaux de dispersion entre les valeurs de croissance
ou les valeurs 'low vol' par rapport aux valeurs cycliques sont
extrêmes sur pratiquement tous les marchés", a-t-il relevé. 
    "Depuis plusieurs années, beaucoup d'investisseurs
s'attendent à une récession et sont positionnés dans cette
perspective", a-t-il poursuivi.
    "La question est de savoir s'il faut déjà solder toutes nos
valeurs cycliques parce que les choses vont mal se passer à un
moment donné ou bien s'il faut considérer que les choses ont été
tellement anticipées qu'au premier son du canon ou aux premières
détériorations, ce sera au contraire un moment intéressant pour
revenir sur ces valeurs."
    Pour lui, la dispersion historique entre les valorisations
des valeurs de croissance et "low vol" d'une part et les valeurs
sensibles au cycle économique s'explique surtout par une "bulle"
sur les premières qui sont perçues comme peu risquées et sont
devenues dans certains cas très chères. Elles pourraient
décevoir à un moment donné et connaître des compressions de
multiples importantes, prévient le gérant. 
    Il fait ainsi le parallèle entre la situation actuelle du
marché américain et celle qui prévalait au début des années 70
avec peu de croissance, peu d'inflation et déjà quelques valeurs
seulement qui tiraient tout le marché comme IBM, Polaroïd ou
Kodak. 
    "Ces valeurs se traitaient à un moment sur des multiples de
valorisation de 60 à 70 fois les bénéfices. Nous n'y sommes pas
encore mais il y a des valeurs très chères comme des Netflix ou
des Tesla", a-t-il dit.
    "Le jour où l'inflation est revenue dans les années 70, ces
valeurs ont perdu en moyenne 75% de leur valeur. Il n'y a pas eu
de changement au niveau fondamental dans l'activité mais le
marché n'a plus voulu payer plus de 20 fois les bénéfices pour
une entreprise et cela a duré quasiment dix ans", a-t-il ajouté.
    "Si l'on arrive réellement dans une phase de ralentissement
économique qui se matérialise par des déceptions sur les
résultats et par une détérioration des marges, tous les marchés
peuvent baisser mais est-ce que le risque de compression des
multiples n'est pas moindre sur les valeurs cycliques ?"
s'est-il interrogé.  
 

 (Marc Joanny, édité par Blandine Hénault)
 

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