L'activité de l'industrie britannique s'est très légèrement contractée en octobre pour la première fois depuis avril, touchée par un recul des nouvelles commandes et la prudence à l'approche de la présentation du premier budget du gouvernement travailliste, a montré une enquête vendredi.
L'indice PMI définitif pour le secteur manufacturier, publié par S&P GLOBAL/CIPS, est passé de 51,5 en septembre à 49,9 en octobre, en baisse par rapport en à une première estimation de 50,3 et juste en dessous du niveau de 50 qui sépare la croissance de la contraction.
"L'industrie manufacturière britannique a commencé le dernier trimestre de l'année sur une base incertaine en raison des spéculations sur les politiques gouvernementales avant le budget, qui ont été largement rapportées comme ayant conduit à une approche attentiste sur l'investissement et les dépenses", a déclaré Rob Dobson, directeur de S&P.
La ministre britannique des Finances, Rachel Reeves, a annoncé mercredi la plus importante hausse d'impôts depuis trois décennies en Grande-Bretagne dans le cadre du premier budget du gouvernement travailliste, arrivé au pouvoir en juillet dernier après quatorze années de gouvernements conservateurs.
Le projet prévoit notamment une hausse des impôts de 40 milliards de livres par an (environ 47,8 milliards d'euros) afin de financer les services publics britanniques.
Les obligations d'État britanniques et la Bourse de Londres ont reculé jeudi après ces annonces, les investisseurs estimant que les mesures prévues dans le budget stimuleraient l'inflation et inciteraient la Banque d'Angleterre (BoE) à réduire lentement ses taux d'intérêt.
L'indice PMI montre que dans le secteur manufacturier, la croissance des coûts des intrants s'est très fortement ralentie pour atteindre son niveau le plus faible de l'année, reflétant des prix plus bas pour certains produits chimiques et métaux, tandis que les prix de vente des fabricants ont augmenté modestement.
L'indice PMI de l'industrie manufacturière montre par ailleurs que que la production globale a légèrement augmenté, bien qu'avec la marge la plus faible depuis avril, tandis que les nouvelles commandes ont diminué au rythme le plus élevé depuis cette date.
La demande s'est affaiblie tant pour les biens de consommation que pour les biens intermédiaires, tandis que la demande étrangère de produits manufacturés britanniques s'est affaiblie en Europe, en Chine et aux États-Unis.
(Reportage David Milliken, version française Diana Mandiá, édité par Augustin Turpin)
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