L’inimitié de Donald Trump avec l’actuel président de la Securities and Exchange commission, Gary Gensler, n’était un secret pour personne. Celui-ci quittera ses fonctions le 20 janvier lorsque l’administration du président élu Donald Trump prendra les commandes, a annoncé jeudi l’agence, mettant fin à un mandat qui l’a vu se heurter à Wall Street et à l’industrie des crypto-monnaies. Dès le 14 novembre, il avait déclaré lors un discours : « J’ai été fier de servir avec mes collègues de la SEC qui, jour après jour, travaillent pour protéger les familles américaines », après avoir fait la liste de ce qu’il avait accompli à la tête de l’institution. Cette phrase avait alors été interprétée comme un signe précurseur de sa démission imminente.
« Je remercie le président Biden de m’avoir confié cette incroyable responsabilité. La SEC a rempli sa mission et appliqué la loi sans crainte ni favoritisme », a déclaré dans un communiqué Gary Gensler. Celui-ci avait été nommé par le président démocrate Joe Biden en 2021.
Connu pour son style agressif, Gensler a mené un programme visant à accroître la transparence, à réduire les risques systémiques et à éliminer les conflits d’intérêts à Wall Street, en mettant en place des dizaines de nouvelles règles, dont certaines ont été contestées devant les tribunaux.
Réalisations nombreuses
Parmi ses principales réalisations figurent les changements visant à renforcer la résilience et l’efficacité des marchés américains, notamment l’accélération des règlements commerciaux et la refonte du marché des bons du Trésor de 28.000 milliards de dollars, ainsi qu’un certain nombre de règles améliorant la divulgation des informations aux investisseurs et la gouvernance d’entreprise.
La SEC a rempli sa mission et appliqué la loi sans crainte ni favoritisme Gary GenslerLe natif de Baltimore a également mis en œuvre avec succès les règles imposées par le Congrès imposant la surveillance de la SEC sur les auditeurs des sociétés chinoises cotées aux États-Unis, mettant ainsi fin à une décennie de conflit avec Pékin qui, selon les législateurs, avait mis les investisseurs américains en danger.
Sur le plan de l’application de la loi, la SEC de de Gary Gensler a innové avec un effort constant sur le contrôle de l’utilisation par Wall Street des SMS, de WhatsApp et d’autres canaux non autorisés pour discuter des affaires, en imposant plus de 2 milliards de dollars d’amendes à des dizaines d’entreprises, dont JP Morgan et Goldman Sachs.
Des ennemis en pagaille
Il s’en est également pris à l’industrie de la crypto-monnaie, poursuivant Coinbase, Kraken , Binance et d’autres, alléguant que leur défaut d’enregistrement auprès de l’agence violait les règles de la SEC, accusations que les entreprises nient et combattent devant les tribunaux. En ce qui concerne la crypto-monnaie, les tribunaux ont cependant pour la plupart soutenu les positions de Gary Gensler.
Mais son programme ses positions sans compromis ont suscité une vive opposition de la part de Wall Street, ainsi que des républicains du Congrès et même de certains démocrates.
La Chambre de commerce des États-Unis, la Managed Funds Association et d’autres groupes ont d’ailleurs intenté une action en justice pour faire annuler au moins huit mesures qui avaient été prises pendant le mandat du président de la SEC, arguant qu’elles étaient injustifiées, nuisibles ou au-delà de l’autorité de l’institution.
(Avec Reuters)
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