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France-Rencontres sous tension sur la réforme de la SNCF
information fournie par Reuters 19/02/2018 à 10:53

    * La CGT appelle les cheminots à l'unité contre la réforme 
    * Le calendrier annoncé le 26 février à Matignon 
    * Il y a urgence, dit la ministre des Transports 
 
    PARIS, 19 février (Reuters) - Edouard Philippe et Elisabeth 
Borne ont entamé lundi une série de rencontres avec les 
dirigeants et les organisations syndicales de la SNCF pour 
débattre des conclusions du rapport Spinetta avant une réforme 
en forme de "big bang". 
    Les présidents du directoire et du conseil de surveillance 
de l'entreprise ferroviaire, Guillaume Pepy et Frédéric 
Saint-Geours, n'ont voulu faire aucun commentaire après avoir vu 
le Premier ministre et la ministre des Transports, tout comme le 
PDG de SNCF Réseau, Patrick Jeantet. 
    Elisabeth Borne devait recevoir successivement lundi les 
représentants de l'Unsa ferroviaire, de la CFDT ferroviaire, de 
Sud Rail et de la CGT cheminots. 
    "On ne va pas au ministère très rassurés et on ne s'attend 
pas à l'être en sortant", a dit à Reuters le secrétaire général 
de l'Unsa ferroviaire, Roger Dillenseger. "Tous les éléments 
sont un peu dérangeants dans le rapport." 
    L'Unsa décidera jeudi d'un éventuel mouvement social contre 
la réforme. La CGT, syndicat majoritaire, a appelé les salariés 
à se mobiliser le 22 mars, jour de mobilisation dans la fonction 
publique. 
    "La bataille n'est pas gagnée d'avance pour le 
gouvernement", a déclaré lundi le secrétaire général de la CGT 
cheminots, Laurent Brun, sur franceinfo, appelant à l'unité des 
syndicats de cheminots. 
    Elisabeth Borne "propose de pousser plus loin les solutions 
qui sont mises en oeuvre depuis 15 ans et qui sont une 
catastrophe : suppression de l'emploi puisqu'on nous annonce un 
nouveau plan social avec des départs volontaires, suppressions 
des lignes, etc.", a-t-il ajouté. 
     
    "LE STATU QUO N'EST PAS POSSIBLE" 
    Après d'autres consultations - régions et usagers notamment 
- la méthode et le calendrier de la réforme seront annoncés le 
26 février à Matignon. 
    "La situation étant préoccupante et alarmante, il y a 
urgence à agir", a déclaré la ministre des Transports, Elisabeth 
Borne, au Journal du dimanche. 
    "Nous allons aborder des sujets très sensibles. Il y a des 
inquiétudes et forcément beaucoup de questions, c'est légitime. 
Nous allons dialoguer, y répondre. Mais le statu quo n'est pas 
possible. C'est ma ligne rouge et celle du gouvernement", 
ajoute-t-elle.   
    Dans son rapport remis jeudi au Premier ministre, l'ancien 
PDG d'Air France Jean-Cyril Spinetta fait 43 recommandations 
pour l'avenir du transport ferroviaire, fragilisé financièrement 
et confronté à d'importants défis avant l'ouverture à la 
concurrence.   
    Il recommande d'examiner la pertinence de maintenir des 
lignes peu utilisées, d'envisager de ne plus embaucher sous le 
statut de cheminot et d'enrayer l'expansion des lignes TGV. 
    Il suggère d'autoriser la SNCF à recourir à des plans de 
départs volontaires, qui pourraient concerner 5.000 personnes. 
     
    MISE EN CONCURRENCE 
    Il recommande de redresser les finances par des mesures de 
compétitivité et des ajustements des péages, redevances et 
dividendes. Une transformation qui passerait par la 
transformation de SNCF Réseau en société nationale à capitaux 
publics, associée à une garantie qu'elle reste 100% publique. 
    Concernant la mise en concurrence, qui doit commencer en 
2019 et s'achever au plus tard en 2023 pour les lignes 
subventionnées, selon un accord conclu au niveau européen, le 
rapport se penche sur la délicate question du transfert des 
personnels vers les nouveaux opérateurs. 
    Il propose de garantir le maintien de leur rémunération 
nette, de leur ancienneté et de droits spécifiques concernant la 
retraite, la garantie d'emploi et les facilités de circulation. 
    Pour donner de l'air à SNCF Réseau, il propose de transférer 
à l'Etat une partie de sa dette, qui s'élève à 46 milliards 
d'euros, soit plus de deux points de produit intérieur brut. 
    Les arbitrages du gouvernement seront intégrés au projet de 
loi mobilités, prévu pour avril, qui comportera d'autres 
chapitres importants comme les grands projets d'infrastructure. 
    L'association Régions de France s'est déclarée "très 
préoccupée par l'avenir du réseau de proximité", Jean-Cyril 
Spinetta soulignant de son côté que seule la France disposait de 
milliers de kilomètres de lignes très peu fréquentées.  
    Emmanuel Macron avait suscité l'émoi des syndicats de la 
SNCF l'été dernier en appelant l'entreprise à "se réinventer" en 
échange d'une reprise de sa dette et en confirmant vouloir 
mettre fin à son régime spécial de retraite.     
 
 (Jean-Baptiste Vey, Simon Carraud et Caroline Pailliez, édité 
par Yves Clarisse) 
 

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