PARIS, 1er août (Reuters) - Un groupe international pourra se baser sur les seuls résultats économiques de sa filiale en France et non plus sur ses performances à l'échelle mondiale pour licencier pour motifs économiques, selon le nouveau texte du projet de loi habilitant le gouvernement à réformer le Code du travail. Ce texte a en effet été amendé pour limiter le périmètre géographique des licenciements économiques au seul territoire national et non plus mondial, a annoncé mardi la commission mixte paritaire (CMP) Assemblée-Sénat sur ce dossier. "Les représentants de nos deux chambres présents en CMP ont choisi d'acter le principe selon lequel le niveau d'appréciation des difficultés économiques par le juge a vocation à être le périmètre national", a dit le rapporteur de la commission, Laurent Pietraszewski. Cette mesure avait été envisagée puis retirée de la loi El Khomri en 2016 en raison de l'opposition des organisations syndicales, une opposition toujours présente aujourd'hui. "On n'est pas favorable à ce que ce soit purement national. On est pour que ça reste mondial, à tout le moins européen", a expliqué mardi à Reuters Michel Beaugas, secrétaire confédéral de Force ouvrière. "C'est trop facile de pouvoir organiser la 'périclitation' d'une de ses filiales." La CMP est parvenue à conclure un accord lundi pour rapprocher les points de vue du Sénat et de l'Assemblée nationale au sujet de la réforme. Elle précise toutefois avoir conservé une clause qui permet de "prendre en compte toute disposition de nature à prévenir ou à tirer les conséquences de la création artificielle (...) de difficultés économiques à l'intérieur d'un groupe à la seule fin de procéder à des suppressions d'emplois". Pour Virginie Devos, avocate en droit social au cabinet August Debouzy, le gouvernement va dans la bonne direction. "Cette règle n'était pas adaptée à la réalité économique des entreprises. On pouvait se retrouver dans une situation où la filiale française était déficitaire et, pour autant, le motif économique était remis en cause parce que la situation du groupe était profitable", a expliqué l'avocate à Reuters. "Un groupe ne peut pas continuer à subventionner des entreprises qui vont mal. Il faut parfois les restructurer. Si les résultats ne s'améliorent pas, ce sera au détriment des autres entreprises du groupe", poursuit-elle. L'Assemblée a voté mardi en faveur du texte du projet de loi présenté par la commission mixte paritaire à 421 voix contre 74. Le texte doit encore être entériné jeudi par les sénateurs. (Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)
France-Nouveau critère pour définir les licenciements économiques
information fournie par Reuters 01/08/2017 à 18:55
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