* Autolib' dénonce le déficit "aberrant" présenté par
l'industriel
* Bolloré a rompu la conciliation, disent mairie et syndicat
*
(Actualisé avec précisions)
PARIS, 31 mai (Reuters) - Le Syndicat mixte Autolib' Vélib'
Métropole (SAVM) chargé du suivi de la délégation de service
public confiée à Bolloré BOLL.PA pour la gestion des voitures
électriques en libre-service Autolib', a dénoncé jeudi les
méthodes de l'industriel, qui a réclamé une importante somme
pour éponger le déficit.
Selon Le Monde, Vincent Bolloré réclame 40 millions d'euros
par an jusqu'en 2023 à Paris et aux communes concernées. Le
groupe n'a pas souhaité faire de commentaires sur ce dossier.
"On est en incapacité de dire quoi que ce soit sur ce
dossier qui est en discussion avec la mairie", a répondu un
porte-parole du groupe à Reuters.
"Les élus des communes membres du Syndicat restent
pleinement déterminés à défendre au mieux l'intérêt des
collectivités, des contribuables et des usagers d'Autolib'",
peut-on lire dans un communiqué publié par le comité syndical du
SAVM, qui compte une centaine d'élus. La mairie de Paris fait
état séparément d'une analyse similaire de la situation.
"Sans tenir compte de l'avis du Syndicat, le groupe Bolloré
a mis fin par courrier daté du 25 mai à toute procédure de
conciliation et conditionne la poursuite du service à un
financement des collectivités dont le montant repose sur sa
seule évaluation", poursuivent les élus d'Ile-de-France.
Autolib' est un service public d'auto-partage disponible
dans une centaine de communes d'Ile-de-France dont la mise en
service a débuté en 2011 et doit s'achever en 2023.
Selon le SAVM, le plan d'affaires initial soumis par
l'entreprise gestionnaire, une filiale de Bolloré, prévoyait que
"ce service fonctionne sans aucun fonds public – en dehors de
l'investissement sur les stations – et dégage même un bénéfice
net d'au moins 56 millions d'euros au terme de la concession".
Les résultats se sont dès les premières années révélés en
dessous des prévisions et le secteur a connu une révolution avec
l'émergence des VTC et d'autres services d'auto-partage. Le
système souffre notamment de problèmes de gestion des flux de
voitures et d'un nombre d'utilisateurs trop faible pour assurer
sa rentabilité.
CONCILIATION AVORTÉE
"Face à ces points d'inquiétude soulevés par le
Syndicat, l'entreprise gestionnaire a toutefois longtemps laissé
entendre qu'elle allait redresser d'elle-même son service",
soulignent les élus dans leur communiqué.
Le plan d'affaires actualisé fourni par le gestionnaire à la
rentrée 2016 a fait pour la première fois état d'un résultat net
déficitaire au terme de la concession, pouvant atteindre 179,3
millions d'euros à la charge des collectivités, un montant
"aberrant" selon le syndicat, qui a refusé le plan.
L'audit réalisé dans la foulée par le cabinet Ernst & Young
de fin 2016 au printemps 2017 "a confirmé qu'une partie du
déficit que l'entreprise voulait faire peser sur les
collectivités était contestable", dit le SAVM.
Les préconisations étaient de fermer les stations les plus
déficitaires, de réactualiser les tarifs, d'expérimenter la
publicité sur les voitures et d'accueillir de nouveaux services
dans les espaces d'abonnement, ce qui a été progressivement mis
en œuvre, expliquent les élus.
Mais la SAVM affirme que l'entreprise n'a pas fait ce qui
lui était demandé pour améliorer la qualité du service,
notamment l'entretien et le renouvellement des stations et des
voitures, et lancer une campagne commerciale d'envergure pour
recruter de nouveaux abonnés.
"A la suite de cet audit, et au regard des désaccords
persistants entre le Syndicat et le groupe Bolloré, les deux
parties ont acté d'un commun accord, au printemps 2017, le
déclenchement d'une procédure de conciliation", dit la SAVM.
L'arbitre mandaté pour trouver des solutions a rendu un
rapport en mars 2018, qui préconisait que l'entreprise et les
collectivités prennent en charge quasiment à part égale le
déficit prévisionnel de 179,3 millions d'euros.
Dans des éléments transmis à Reuters, la mairie de Paris dit
avoir jugé ce partage "assez équitable".
"Mais avant même que les collectivités aient le temps d’en
débattre entre elles, le groupe Bolloré – qui avait pourtant
accepté de se prêter à cette conciliation – a annoncé par
courrier au syndicat qu’il rejetait les conclusions des
conciliateurs", rapporte-t-elle.
(Julie Carriat et Yves Clarisse)
France-Les élus franciliens dénoncent les méthodes de Bolloré sur l'Autolib'
information fournie par Reuters 31/05/2018 à 18:38
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