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France-Les César marqués par la controverse Polanski
information fournie par Reuters 29/02/2020 à 01:24

    * "Les Misérables" sacré meilleur film
    * Polanski récompensé pour la réalisation de "J'Accuse"
    * Malaise à la cérémonie et manifestations dehors

 (.)
    PARIS, 29 février (Reuters) - Les accusations de viols
contre Roman Polanski et la place des femmes dans le cinéma
français ont imprégné la 45e cérémonie des César qui a sacré la
réalisation du cinéaste franco-polonais mais attribué la
récompense suprême aux "Misérables" de Ladj Ly. 
    Avant la cérémonie, la police a fait usage de gaz
lacrymogène pour repousser des manifestants venus protester près
de la salle Pleyel, lieu de la soirée, munis de pancartes
dénonçant les "César de la honte" ou scandant le slogan "Violeur
on te voit, victime on te croit".
    Finalement, "J'accuse" a remporté trois statuettes dont
celle de la meilleure réalisation, en l'absence de Roman
Polanski et de toute l'équipe du film, également récompensée
pour ses décors et la meilleure adaptation. 
    "Les Misérables" de Ladj Ly a été sacré meilleur film de
l'année. 
    "Le seul ennemi ce n'est pas l'autre, c'est la misère", a
déclaré le cinéaste en recevant son prix pour ce film tourné au
coeur d'une cité de Montfermeil, en banlieue parisienne. 
    Anaïs Demoustier a remporté le César de la meilleure actrice
pour "Alice et le maire" et Roschdy Zem celui du meilleur acteur
pour "Roubaix, ville lumière". 
    Au moment de la proclamation du César de meilleure
réalisation, l'actrice Adèle Haenel, qui avait raconté il y a
quelques mois avoir été abusée sexuellement dans le milieu du
cinéma à l'âge de 12 ans, a quitté la salle en signe de
protestation, de même que d'autres invités. 
    Elle-même était nommée dans la catégorie meilleure actrice
pour son interprétation dans le film "Portrait de la jeune fille
en feu" de Céline Sciamma, qui est reparti avec un seul César
technique, celui de la meilleure photo.
    Dans une récente interview au New York Times, Adèle Haenel
avait estimé que récompenser Roman Polanski s'apparenterait à un
"crachat" pour les victimes d'agressions sexuelles. 
    
    "SYMBOLE MAUVAIS", DIT RIESTER 
    Présent à la cérémonie, le ministre de la Culture Franck
Riester avait déclaré vendredi matin sur franceinfo qu'accorder
à Roman Polanski le César du meilleur réalisateur "serait un
symbole mauvais par rapport à la nécessaire prise de conscience
que nous devons tous avoir dans la lutte contre les violences
sexuelles et sexistes". 
    Cette déclaration a provoqué la colère du producteur de
"J'Accuse", qui a annoncé dans une lettre que toute l'équipe du
film, nommé 12 fois, boycotterait les César. 
    Le ministre, "représentant l’autorité de l’État, s’est
autorisé une déclaration condamnant par avance et sans le
connaître le résultat d’un vote professionnel, indépendant et
secret", écrit Alain Goldman dans cette lettre transmise à
Reuters. "Nous ne pouvons accepter que le vote démocratique des
4.313 membres de l'Académie soit remis en cause par un tribunal
d’opinion, parce que ses juges autoproclamés n’approuvent pas
ces résultats."
    Roman Polanski, qui dément les accusations d'agressions
sexuelles portées contre lui par plusieurs femmes, avait annoncé
dès jeudi son absence à cette soirée annuelle de récompenses du
septième art par refus d'un "lynchage public".  
    Les discours prononcés sur scène durant toute la soirée
étaient truffés d'allusions aux tensions qui parcourent le
cinéma français à l'heure du mouvement #MeToo.
    La maîtresse de cérémonie, Florence Foresti, a plaisanté
d'emblée en présentant "J'accuse", qui raconte l'affaire
Dreyfus, comme un film sur "la pédophilie dans les années 1970."
    "Bonsoir à toutes", a déclaré pour sa part l'actrice
Sandrine Kiberlain, présidente de cette "très particulière" 45e
cérémonie, "la dernière d'une époque et la première d'une
autre", a-t-elle dit.
    Le début de l'année avait déjà été marqué par la démission
collective de la direction de l'Académie des César dans le but
de "retrouver la sérénité", alors que les nominations obtenues
par "J'accuse" alimentaient déjà la controverse autour de son
réalisateur.

 (Elizabeth Pineau, édité par Arthur Connan)
 

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