PARIS, 21 novembre (Reuters) - Le front syndical contre la réforme des retraites s'est étoffé jeudi avec la décision de la CFDT-Cheminots d'appeler à la grève le 5 décembre, un écueil de plus pour l'exécutif qui veut parer à tous les scénarios face à cette nouvelle inconnue sociale après les "Gilets jaunes". L'annonce est rude pour Emmanuel Macron et son Premier ministre Edouard Philippe, qui pensaient pouvoir compter sur l'appui du syndicat réformiste dirigé par Laurent Berger, favorable à un régime universel par points. "La CFDT est susceptible d'appeler à la grève le 5 décembre, pas pour une grève carrée, pour une grève reconductible", a déclaré à la presse Didier Aubert, secrétaire général de la CFDT-Cheminots, quatrième organisation de la SNCF. Les trois principaux syndicats du groupe ferroviaire - CGT, Unsa et Sud-Rail - ont déjà appelé à une grève reconductible à partir du 5 décembre. "Nous ne sommes pas sortis avec des réponses probantes sur nos revendications, et donc nous montons d'un cran en déposant un préavis qui ne ferme pas les négociations dans les 15 jours à venir", a expliqué sur BFM TV Sébastien Mariani, secrétaire général adjoint de la CFDT-Cheminots, à l'issue d'une réunion infructueuse avec le haut-commissaire aux retraites et le secrétaire d'Etat aux Transports. "On se demande si le gouvernement ne veut pas monter un bras de fer pour dresser les uns contre les autres les cheminots et les Français", a déploré Didier Mathis, secrétaire général de l'Unsa-ferroviaire. "NOUS ALLONS TRAVAILLER PLUS LONGTEMPS" Edouard Philippe, qui recevra lundi et mardi les partenaires sociaux, a assuré sur France Inter que ces derniers seraient entendus avant toute décision. "On sait très bien quand on parle des retraites que c'est anxiogène et compliqué", a-t-il plaidé jeudi matin avant l'appel à la grève de la CFDT-Cheminots. Mais, a-t-il poursuivi, "il faut dire aux Français clairement, tranquillement, le faire progressivement, que nous allons travailler plus longtemps (...) soit par la durée de cotisation soit par une mesure d'âge." "Voyons avec les partenaires sociaux s'ils préfèrent des solutions sur la durée, des solutions sur l'âge légal, des solutions sur l'âge pivot, sur l'âge d'équilibre. Tout ça c'est encore relativement ouvert", a assuré le Premier ministre, alors que le Conseil d'orientation des retraites (COR) prévoit un déficit du système entre 7,9 et 17,2 milliards d'euros en 2025. . Signe que la menace du 5 décembre est prise au sérieux, l'agenda international d'Emmanuel Macron devrait être allégé, a-t-on appris auprès de l'Elysée. A l'exception du sommet de l'Otan des 3 et 4 décembre à Londres, la participation du chef de l'Etat à la 25e conférence sur le climat des Nations unies (COP25), à Madrid, est en suspens, de même qu'un déplacement en Côte d'Ivoire. L'idée est "que le capitaine puisse rester ici", souligne-t-on, instruit de l'épreuve des "Gilets jaunes" et des grandes grèves de 1995, qui avaient contraint le Premier ministre Alain Juppé à renoncer à sa réforme des retraites. (Marine Pennetier et Sophie Louet, édité par Jean-Michel Bélot)
France-Le front anti-gouvernemental s'agrandit sur les retraites
information fournie par Reuters 21/11/2019 à 13:55
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