L'économie française devrait progresser légèrement plus que prévu en 2025 mais la croissance pour 2026 et 2027 s'annonce moins élevée que précédemment en raison d'un contexte national "plus incertain" et d'un environnement international plus défavorable, a indiqué lundi la Banque de France (BdF) dans des projections intermédiaires.
Le produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie de la zone euro devrait croître de 0,7% cette année, selon la BdF, qui a révisé à la hausse son estimation par rapport au taux de 0,6% prévu il y a trois mois, invoquant "un acquis de croissance plus élevé à mi-année" et une "meilleure tenue" attendue de l'activité au troisième trimestre (+0,3% selon sa dernière enquête de conjoncture).
La croissance atteindrait ensuite 0,9% en 2026 et 1,1% en 2027, "tirée par un raffermissement de la consommation des ménages et une reprise de l'investissement privé, tandis que la contribution du commerce extérieur serait quasi nulle", a ajouté la banque centrale française, qui tablait en juin sur des taux de 1,0% en 2026 et 1,2% en 2027.
Cette révision à la baisse est due à "un contexte national plus incertain et à des hypothèses sur l'environnement international plus défavorables, du fait notamment d'un taux de change de l'euro et d'un prix du pétrole plus élevés, ainsi que d'une moindre demande externe".
En matière d'inflation, la BdF prévoit un taux de 1,0% en 2025 (inchangé par rapport à juin) - en forte baisse par rapport aux 2,3% de 2024 en raison du recul des prix de l'énergie et de la modération de ceux des services -, ainsi que 1,3% en 2026 (contre 1,4% en juin) et 1,8% en 2027.
INCERTITUDE FISCALE
L'inflation hors énergie et alimentation poursuivrait en aussi sa décrue pour atteindre 1,7% en 2025 (après 2,3% en 2024), puis 1,6% en 2026 et en 2027.
"La progression des salaires étant supérieure à celle des prix, la hausse du pouvoir d'achat de la masse salariale d'environ 1% par an soutiendrait progressivement la reprise de la consommation des ménages", selon la BdF, qui prévoit également un taux de chômage proche de son niveau actuel de 7,5%.
Ses projections intermédiaires intègrent l'accord commercial conclu entre les États-Unis et l'Union européenne (UE) le 27 juillet, avec un droit de douane moyen sur les exportations françaises aux Etats-Unis qui resterait proche de l'hypothèse retenue dans les perspectives publiées en juin (12%).
Dans un contexte national "plus incertain" à la suite de la chute du gouvernement de François Bayrou et de la nomination de son successeur Sébastien Lecornu, la Bdf fait l'hypothèse d'une politique budgétaire inchangée par rapport à ses projections de juin.
"Une moindre consolidation budgétaire n'entraînerait cependant pas pour autant un surcroît de croissance, car l'incertitude fiscale prolongée se traduirait par des comportements plus attentistes des ménages et des entreprises", selon la banque centrale.
(Rédigé par Benjamin Mallet ; édité par Augustin Turpin)
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