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« Existe-t-il un profil idéal d'investissement ? » par Dominique Roux du Cercle des économistes
information fournie par Boursorama 23/06/2014 à 13:30

Le rendement et la rentabilité restent les motivations principales de tout investisseur. Mais ils ne sont pas les seuls.

Le rendement et la rentabilité restent les motivations principales de tout investisseur. Mais ils ne sont pas les seuls.

L'investissement est au cœur de la croissance et de la création d'emploi mais son niveau est encore trop faible en France. Pourtant, comme l'explique Dominique Roux, professeur à l'université Paris-Dauphine, les méthodes d'investissement sont très variées, ce qui devrait contribuer à son développement.

Aucun acte de gestion n'engage plus les entreprises que l'investissement qui revêt un caractère la plupart du temps irréversible . Si les motivations de tout investisseur sont le rendement et la rentabilité, depuis plusieurs années, en France mais aussi dans le monde, s'est développée la conviction que la prise en compte des facteurs sociaux et environnementaux, et les valeurs éthiques peuvent assurer une meilleure performance financière des investissements, tant à moyen terme qu'à long terme, en permettant d'avoir une meilleure appréhension des risques et ainsi favoriser un meilleur management.

Une des formes les plus connues de ce type de raisonnement se retrouve dans les Investissements Socialement Responsables (ISR). Alors que la principale et première responsabilité d'une entreprise est de faire des profits, la performance extra-financière à travers les ISR permet d'y contribuer en améliorant les résultats économiques. Il est intéressant de noter que l'ISR couvre un champ pour le moins diversifié puisqu'il va de la finance islamique à l'actionnariat salarié en passant par le développement durable et la protection de l'environnement. Selon la société Novethic, les ISR ont représenté 150 milliards d'euros l'année dernière , en augmentation de 29% par rapport 2012 mais avec un rythme de croissance plus faible que les années passées.

S'il parait difficile de s'opposer à la nécessaire responsabilité des investisseurs, on peut néanmoins s'interroger sur la crédibilité que l'on peut accorder aux méthodes de classement établis par les agences de notation en ce domaine.

A la suite de cette prise de conscience, de nouveaux acteurs et de nouvelles méthodes ont émergé comme le crowfunding . Cette finance participative se fait en dehors des acteurs traditionnels du financement et s'appuie sur Internet et les réseaux sociaux . Elle touche de nombreux domaines comme : la mode, le cinéma, l'immobilier, l'édition, etc. Ce nouveau type de financement influence à son tour les comportements en modifiant le circuit habituel d'investissement et ainsi en modifiant la responsabilité de l'investisseur.

Il faut ajouter les dizaines de fonds souverains existant aujourd'hui et qui représentent une capitalisation de près de 3 000 milliards de dollars. Ils sont gérés par des gouvernements et développent une politique d'investissement avec des critères qui ne sont pas uniquement des critères classiques d'efficacité financière. Ils intègrent aussi des notions comme l'indépendance nationale ou des choix politiques. L'opacité de la gestion de ces fonds est souvent très forte et il est difficile de mesurer si l'éthique qu'ils affichent est en fait respectée.

Tous ces changements dans l'appréciation des investissements sont-ils de simples effets de mode ou bien correspondent-ils à des attentes sociétales réelles et fortes ? On peut aussi se demander si ces nouveaux types de comportement sont des freins ou au contraire des facteurs positifs pour stimuler la croissance économique. L'entreprise, en tant que lieu de production en vue de la création de richesses matérielles, doit-elle se transformer dorénavant pour laisser la place à une institution à responsabilité sociale forte ? Faut-il encourager par des mesures fiscales ce type de comportement qui induirait des externalités positives ?

Dominique Roux

Dominique Roux poursuivra ce débat aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence le samedi 5 juillet de 9h15 à 10h30 lors de la session 7 : "L'investisseur idéal : entre intérêt et responsabilité" .

Dominique Roux est professeur à l'Université de Paris Dauphine et président de Bolloré Télécom, il est également directeur du Master Management des télécommunications et des nouveaux médias et directeur scientifique de la Chaire économie numérique . Docteur en sciences économiques et en sciences de gestion, agrégé de sciences de gestion, Dominique Roux est administrateur de 1000Mercis et ancien membre de l'Autorité française de régulation des télécommunications. Il est l'auteur entre autres dans la collection « Que sais-je ? » des 100 mots de l'internet , et des 100 mots des télécommunications .

Ses principaux domaines d'expertise sont les télécommunications et les nouveaux médias.

Le Cercle des économistes a été créé en 1992 avec pour objectif ambitieux de nourrir le débat économique. Grâce à la diversité des opinions de ses 30 membres, tous universitaires assurant ou ayant assuré des fonctions publiques ou privées, le Cercle des économistes est aujourd'hui un acteur reconnu du monde économique. Le succès de l'initiative repose sur une conviction commune : l'importance d'un débat ouvert, attentif aux faits et à la rigueur des analyses. Retrouvez tous les rendez-vous du Cercle des économistes sur leur site .

3 commentaires

  • 23 juin 11:56

    gacher vous avez raison : dans ce pays on spolie les riches ! la preuve ? c'est le pays d'Europe qui compte le plus de millionnaires , oui l'immobilier je sais (mais il est moins cher à Paris qu'à Londres ) . C'est le pays où les 500 grandes fortunes ont vu leur patrimoine flamber en 2012 : +25 % soit 80 milliards de plus . C'est triste hein ?


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