par Andrew MacAskill et Simon Jessop
LONDRES, 5 février (Reuters) - Le secteur britannique des
services financiers reste jusqu'ici pratiquement indemne des
préparatifs du Brexit et l'hémorragie d'emplois que la City
craignait pourrait n'être qu'un mauvais rêve même en cas de
sortie désordonnée de l'Union européenne, montre une nouvelle
enquête Reuters.
Deux milliers de postes devraient être transférés ou créés à
l'étranger dans la finance avec le départ du Royaume-Uni de l'UE
toujours prévu le 29 mars, selon ce quatrième sondage réalisé
par Reuters entre le 3 et le 28 janvier auprès de 132 des plus
grandes banques, assureurs, gérants d'actifs ou encore sociétés
de capital-investissement implantés en Grande-Bretagne.
Cette évaluation est sans commune mesure avec les 5.766
postes évoqués lors du sondage précédent en septembre, quand les
risques d'un Brexit sans accord étaient moins prégnants, et ne
représente qu'un cinquième des 10.000 postes signalés lors de la
première enquête en septembre 2017.
A Londres, deuxième pôle financier du monde, les services
financiers représentent actuellement 400.000 emplois.
La plupart des banquiers interrogés se disent convaincus
qu'un compromis sera trouvé entre Londres et Bruxelles pour
éviter un Brexit sans accord commercial, et ils attendent de
voir ce qui sera convenu avant de prendre leurs dispositions.
Dans le même temps, une enquête distincte de Reuters montre
que les grandes banques d'affaires envisagent d'embaucher
beaucoup plus de personnes à Londres qu'ailleurs en Europe, ce
qui tend à prouver qu'elles prévoient que la Grande-Bretagne
restera leur principal centre régional, du moins à court terme.
"Ce sera une combustion lente. Nous ne saurons pas quel est
vraiment l'impact avant au moins 10 ans", a déclaré Catherine
McGuinness, présidente du comité des politiques et des
ressources de la City of London Corporation qui administre le
quartier financier. "Mais la City change constamment et elle
trouvera son chemin pour prospérer."
LA POLITIQUE DE LA CORDE RAIDE
Dans le pire des cas, la firme américaine de conseil en
stratégie Oliver Wyman prédit que 75.000 emplois pourraient être
supprimés alors qu'il y a deux ans, le LSE, l'opérateur de la
Bourse de Londres, avait suggéré le nombre de 232.000.
L'avenir de Londres en tant que centre financier européen
est l'un des grands enjeux des négociations sur le Brexit car
c'est le principal secteur de la Grande-Bretagne à l'export et
la principale source de recettes de l'impôt sur les sociétés.
Les grandes banques d'investissement devraient avoir déplacé
890 emplois, moitié moins que prévu, d'ici la fin mars.
Selon des sources, Bank of America BAC.N est en train de
transférer environ 200 personnes à Paris d'ici fin février. La
banque s'est refusée à tout commentaire.
Mais de nombreuses sociétés attendent d'y voir plus clair.
HSBC HSBA.L , qui a publiquement dit qu'un millier de
postes pourraient être transférés à Paris, n'a jusqu'ici muté
personne, selon une source interne. Il en va de même pour Royal
Bank of Scotland RBS.L , qui a parlé de 150 transferts vers
Amsterdam, selon une source chez RBS.
Un cadre dirigeant d'une banque d'investissement américaine
a estimé qu'il devrait potentiellement doubler ou tripler le
nombre des employés transférés à l'étranger en cas de Brexit
sans accord. Jusqu'ici, a-t-il ajouté, l'impact de la sortie
programmée de l'UE a été beaucoup moins important que prévu et
s'avère moins préoccupant que le ralentissement économique en
Chine et les péripéties politiques aux Etats-Unis.
"C'est très pénible mais c'est un problème technique, on
peut le résoudre", a-t-il résumé.
Quatre-vingt-dix des sociétés interrogées ont déclaré
qu'elles seraient obligées de déplacer des salariés ou de
restructurer leurs activités en raison du Brexit, mais 59
seulement ont fourni des données chiffrées.
Pour la première fois depuis que Reuters a commencé à faire
ces sondages, plusieurs d'entre elles ont estimé possible que le
Brexit n'ait pas lieu du tout en raison des désaccords que sa
mise en place suscite dans la classe politique britannique.
Mais elles ont ajouté qu'elles ne reviendraient pas sur leur
projets de relocalisation si le Brexit était annulé.
"La question du risque politique est devenue vraiment
importante", a déclaré Catherine McGuinness. "Même si on
revenait en arrière, ce que je ne vois pas, je pense que nous
avons abîmé notre image internationale et qu'il faudra
travailler d'arrache-pied pour la redorer."
Voir aussi :
* ENCADRE-La City résiste en attendant le Brexit
<^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
ENCADRE-La City résiste en attendant le Brexit
^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
(Avec Sinead Cruise et Jonathan Saul à Londres, Noor Zainab
Hussain et Arathy S Nair à Bangalore et Suzanne Barlyn à New
York, Dominique Rodriguez pour le service français, édité par
Benoît Van Overstraeten)
La City conserve son flegme britannique à l'approche du Brexit
information fournie par Reuters 05/02/2019 à 13:40
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