
Eurofins scientific Aix en provence (crédit photo : Eurofins scientific / )
Difficile d'y voir clair dans la publication, il y a quelques semaines, du premier trimestre du leader mondial de la bioanalyse. Le chiffre d'affaires annoncé de 1,65milliard d'euros se situe légèrement en dessous de la prévision du consensus, qui attendait 1,68milliard. Pour autant, la direction indique être en avance sur son objectif d'une progression organique moyenne de 6,5% par an, visée entre2023 et2027 mais cela n'a pas empêché le titre de perdre 7,7 % à cette occasion; terrain qu'il n'a pas regagné depuis.
Retour à la croissance
Point notable, Eurofins a retrouvé la croissance après des ventes en recul en 2023, exercice encore affecté par la chute de ses revenus liés aux tests de la Covid. En publié, la progression de l'activité (+?5%) peut apparaître modérée. Mais il faut la corriger d'éléments non récurrents : un jour travaillé en moins (phénomène qui s'inversera au second semestre), un effet de change qui a pesé plus qu'attendu et l'arrêt d'un test clinique aux Etats-Unis. De ce fait, la croissance organique ajustée s'élève à 6,8%, un niveau supérieur aux 6,5% promis sur l'année. Et certains signaux sont au vert. L'Europe (51% des revenus du groupe) s'améliore avec une progression de 4,1% en organique, la performance des analyses environnementales compensant en partie la reprise encore timide des tests alimentaires, qui ont souffert des pressions sur les volumes des distributeurs. L'Amérique du Nord ressort en grande forme (+?7,2%).
La direction a confirmé ses objectifs annuels, à savoir des facturations comprises entre 7,07 et 7,17milliards (+?9% par rapport à 2023) et un excédent brut d'exploitation ajusté entre 1,52 et 1,57milliard (environ +?15%). Le groupe a racheté sept sociétés au premier trimestre, dont SGS Crop Science et Ascend Clinical, qui vont ajouter plus de 150millions de revenus en année pleine. À noter qu'Eurofins vise l'acquisition de 250millions de chiffre d'affaires par an d'ici à 2027.
Le poids des ventes à découvert
L'année 2024 devrait être aussi celle d'une nette amélioration tant opérationnelle que de la génération de cash-flow attendue entre 800 et 840millions d'euros, ce qui permettra d'alléger la dette. Elle reste certes élevée (2,7milliards fin 2023) mais bien maîtrisée, le levier se limitant à deux fois l'Ebitda ajusté. Le consensus FacSet attend un rebond de plus de 60% du bénéfice net par action en 2024. La sanction semble donc excessive. «Elle provient d'une forte volatilité du titre qui tient à ce que, pour l'essentiel, les intervenants sont des hedge-funds, au détriment de la gestion active qui subit un repli de ses encours», analyse Jean-François Delcaire, gérant chez HMG Finance.
Le PER de l'ordre de 24 fois pour 2024 paraît correct. La valeur étant une des plus vendues à découvert du Cac 40, on attendra néanmoins la confirmation du redressement pour se repositionner et estimons plus prudent de rester à l'écart pour l'instant.
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