par Patrick Vignal
PARIS, 14 janvier (Reuters) - Les fonds indiciels cotés (Exchange Traded Funds, ETF) ont montré en 2020 leur capacité de résistance face à une crise sans précédent et ont répondu à leurs détracteurs en ne contribuant pas à l'accélérer, dit-on chez Lyxor Asset Management.
Les ETF européens ont collecté 89,3 milliards d'euros l'an dernier, soit le troisième flux annuel le plus important jamais enregistré, après une année record à 102,6 milliards d'euros en 2019, montre une étude publiée jeudi par la branche de gestion d'actifs de Société générale SOGN.PA .
"Compte tenu du contexte, on peut excuser les ETF pour le repli des flux observé en 2020 et souligner plutôt que, contre toute attente, les flux sont restés extrêmement positifs, avec la troisième meilleure collecte annuelle jamais observée sur les ETF européens, ce qui reste une belle réussite", dit à Reuters Vincent Denoiseux, responsable de la recherche et des solutions ETF chez Lyxor AM, l'un des leaders européens du marché.
Le retour de la volatilité et la forte dispersion observée sur les marchés ont permis cette année à certains gérants actifs de tirer leur épingle du jeu mais les ETF, qui sont des paniers de valeurs cotés en Bourse et adossés à un indice dont ils répliquent la performance, conservent toute leur pertinence, en particulier pour les investissements sur la durée, selon lui.
"Dans le cadre d'une exposition de long terme sur une classe d'actifs donnée, par exemple sur les actions américaines, les ETF sont très adaptés.
"En revanche, si vous aviez des vues spécifiques sur des actifs moins liquides, notamment les 'small caps', il est vrai qu'il était plus facile, en relatif, de générer de l'alpha par le biais d'une gestion active."
Les ETF, qui ne cessent de gagner du terrain dans le monde de la gestion depuis des années en raison notamment de leur simplicité et de leur transparence, sont accusés par leurs détracteurs de pouvoir amplifier les corrections de marché, notamment en cas de sortie rapide et massive de la part des investisseurs particuliers.
LES ETF LABELLISÉS ESG SE TAILLENT LA PART DU LION
"Ce qui est certain, c'est que les ETF n'ont pas accéléré la crise", dit Vincent Denoiseux.
"En absolu comme en relatif, les montants qui sont sortis des ETF sont demeurés très modérés et la liquidité des ETF est restée globalement en ligne avec leurs sous-jacents, sur les actions comme sur l'obligataire."
La bonne résistance des fonds indiciels cotés s'explique notamment, selon lui, par leur diversification, avec la présence tout à la fois d'investisseurs institutionnels, de gérants de fortune et de particuliers, dont les horizons d'investissement sont très différents.
"Le marché des ETF est désormais suffisamment développé, avec une base d'investisseurs très large, ce qui a contribué à sa résilience pendant cette crise", dit-il.
Comme l'ensemble des fonds, les ETF profitent de la vague en faveur de l'investissement répondant à des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), qui déferle sur tous les marchés.
Les ETF ESG se sont taillé la part du lion de l'ensemble des flux vers les ETF européens l'année dernière, collectant 45,5 milliards d'euros, soit plus de la moitié des flux entrants totaux (51 %) et plus du double du montant des actifs levés en 2019, montre l'étude de Lyxor.
"Même au plus fort de la crise, les flux sur les ETF ESG sont restés positifs", explique Vincent Denoiseux.
"Les ETF sont particulièrement pertinents dans le cadre de l'investissement ESG, qui nécessite l'exploitation d'un large spectre de données dans le processus de construction de portefeuille. Les investisseurs sont en outre particulièrement demandeurs d'ETF, qui leur permettent de réduire l'exposition carbone de leur portefeuille."
(édité par Marc Angrand)
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