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ENTRETIEN-Le coronavirus réveille des marchés complaisants-Newton IM
information fournie par Reuters 26/02/2020 à 12:08

    par Patrick Vignal
    PARIS, 26 février (Reuters) - L'épidémie de coronavirus est
venue troubler la sérénité de marchés financiers trop longtemps
habitués à voir les banques centrales voler à leur secours,
souligne Nick Clay, gérant actions mondiales chez Newton
Investment Management (BNY Mellon IM).
    Après avoir réagi modérément pendant des semaines aux
nouvelles venues de Chine, les indices boursiers piquent du nez
un peu partout depuis plusieurs séances, s'approchant
dangereusement de la correction, à savoir un repli de plus de
10% par rapport à leurs récents plus hauts - souvent des records
absolus.  
    "Le marché s'était mis dans une situation dans laquelle il
ignorait toutes les mauvaises nouvelles en misant sur le fait
que les banques centrales allaient continuer pour toujours de
baisser les taux et d'imprimer de l'argent si nécessaire",
déclare Nick Clay à Reuters. "Il a longtemps considéré le
coronavirus de cette manière jusqu'à ce qu'il mette à se
propager plus vite que prévu hors de Chine."
    Les investisseurs ont également pris conscience du fait que
les fermetures d'usines en Chine auraient un impact non
négligeable sur les chaînes d'approvisionnement à l'échelle
mondiale, un phénomène qu'ils avaient sous-estimé dans un
premier temps, ajoute le gérant. 
    "C'est un signal d'alarme qui enterre la promesse d'une
accélération de la croissance économique, dont le marché a
besoin pour justifier des valorisations extrêmement tendues",
dit-il.
    "Ce que l'on voit aussi souvent avec de genre de phénomène,
c'est que les entreprises s'en servent comme de l'excuse
parfaite pour abaisser leurs prévisions de bénéfice",
ajoute-t-il.
    
    DES MARCHÉS AVEUGLÉS
    Les attentes des investisseurs étant fortes en raison des
niveaux de valorisation, la capacité du marché à encaisser de
mauvaises nouvelles du côté des résultats et des prévisions est
assez limitée, souligne le gérant.
    "Ce n'est pas surprenant dans ces conditions de voir des
mouvements assez violents sur les indices boursiers", dit-il.
    La suite dépendra naturellement de la durée de l'épidémie et
de l'ampleur de sa propagation, avec en outre un amortissement
possible du choc sur les marchés grâce à la réactivité des
banques centrales, mais seulement à court terme, estime le
gérant.
    "Après 10 ans d'assouplissement quantitatif, un marché
aveuglé en était arrivé à penser que les largesses des banques
centrales n'avaient d'autre but que de soutenir la valorisation
des actifs risqués", argumente Nick Clay.
    "Mais un message assez clair commence à se faire entendre de
la part de la classe politique, que ce soit des démocrates aux
Etats-Unis ou même des conservateurs au Royaume-Uni, qui dit que
la prochaine vague d'assouplissement qualitatif ne sera pas pour
le marché mais pour l'économie réelle, pour les gens", dit-il.
    
    REMISE À NIVEAU 
    Le marché va devoir, selon lui, s'habituer au fait que la
fiscalité sur les entreprises va augmenter, de même que le coût
de leur dette, et que la politique monétaire servira en priorité
à financer les dépenses budgétaires des gouvernements.
    "Quand les valorisations sont aussi tendues, ce n'est pas
bon de voir une pression sur les marges. C'est quelque chose que
le marché n'a pas correctement intégré", fait valoir le gérant.
    "C'est pourquoi nous nous dirigeons certainement vers une
forme de rotation et probablement une correction, avec le retour
de la volatilité et une remise à niveau du prix des actifs",
dit-il.
    Cette rotation devrait pénaliser en premier lieu les valeurs
de croissance pure, à commencer par les géants de la
technologie, au profit des valeurs de croissance plus cycliques
et exposées à la consommation comme le luxe et la distribution,
estime Nick Clay.
    "Les techs seront en première ligne si l'attitude des
gouvernements change à leur égard et si la fiscalité qui leur
est imposée devient plus forte", dit-il.
    Or ces valeurs, dont les stars s'appellent Apple  AAPL.O ,
Microsoft  MSFT.O  ou encore Alphabet  GOOGL.O , pèsent de tout
leur poids sur les indices et génèrent des flux considérables
par le biais de la gestion indicielle.
    "Cela pourrait jouer un rôle d'amplification dans
l'éventualité d'une correction", dit le gérant. "Apple est
pratiquement dans tous les ETF et sera particulièrement
vulnérable si les flux s'inversent".
    

 (édité par Blandine Hénault)
 

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