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En revenant au capital de Telefónica, Madrid veut limiter l'influence du saoudien STC
information fournie par Boursorama avec AFP 20/12/2023 à 13:40

Le gouvernement espagnol a défendu mercredi le retour de l'Etat au capital du géant des télécoms Telefónica, disant vouloir garantir la "stabilité" de cette entreprise "stratégique", trois mois après l'arrivée surprise du saoudien STC dans l'opérateur téléphonique.

( AFP / JAVIER SORIANO )

( AFP / JAVIER SORIANO )

L'acquisition par l'Etat espagnol de 10% de Telefónica, annoncée mardi soir, "renforce de manière très claire" le groupe espagnol, "une entreprise très importante et stratégique pour notre pays", a assuré à des journalistes la ministre socialiste du Budget, María Jesús Montero.

Le groupe de télécoms, présent dans 12 pays, dont le Brésil et le Royaume-Uni, "dispose d'un leadership technologique considérable", a poursuivi la ministre, par ailleurs l'une des vice-présidentes du gouvernement espagnol. Pour cette raison, il était important de lui "offrir de la stabilité", a-t-elle ajouté.

Cette prise de participation, d'un montant évalué à 2,1 milliards d'euros, va permettre à l'Etat espagnol, sorti de Telefónica en 1997, de redevenir le premier actionnaire de l'opérateur téléphonique, qui emploie un total de 100.000 personnes dans le monde, dont 16.500 en Espagne.

Elle survient surtout alors que le groupe semi-public Saudi Telecom Company (STC), numéro un des télécoms en Arabie saoudite, a annoncé début septembre, à la surprise générale, l'acquisition de 9,9% du capital du groupe de télécoms, dont 4,9% en actions et 5% en produits dérivés.

Dans son communiqué publié mardi soir, le gouvernement de gauche de Pedro Sánchez a justifié sa décision par l'importance des activités de Telefónica pour "la sécurité et la défense", y compris dans le domaine des opérations militaires extérieures, le groupe offrant des services de télécommunication à l'armée espagnole.

Elle est "alignée" sur ce que font "nos voisins", a-t-il poursuivi, en citant le cas de l'Allemagne, qui possède 13,8% du capital de Deutsche Telekom, de la France, qui possède 13,4% d'Orange, et de l'Italie, qui a décidé en août de porter à 20% sa participation dans Telecom Italia.

- Moment charnière -

La prise de participation de STC avait provoqué l'inquiétude du gouvernement de gauche espagnol, informé à la dernière minute - tout comme le PDG de Telefónica, José María Álvarez-Pallete. Madrid "veillera" à ce que son "autonomie stratégique soit préservée", avait ainsi prévenu l'exécutif.

Le retour de l'Etat actionnaire - qui se fera par l'intermédiaire de la Société publiques des participations industrielles (SEPI), véhicule d'investissement de l'Etat espagnol - a été bien accueilli mercredi matin à la bourse de Madrid, où le titre Telefónica gagnait 4% à 12H45 locales (11H45 GMT).

Il a également été salué par les syndicats, dont l'UGT, pour qui l'annonce du gouvernement "renforce" l'entreprise et "élimine les incertitudes liées à la vente éventuelle d'actifs de Telefónica à des tiers", "comme cela a été le cas récemment avec la vente du réseau fixe de Telecom Italia à un fonds" financier.

L'annonce de Madrid survient à un moment charnière pour Telefónica, qui a annoncé au début du mois la suppression de plusieurs milliers de postes en Espagne d'ici à 2026, soit un tiers de ses effectifs dans ce pays, dans le cadre d'un vaste plan d'économie.

Cette acquisition va permettre à l'Etat "de se situer devant STC", mais aussi devant les banques espagnoles BBVA et CaixaBank, au capital de l'entreprise, et donc d'avoir du poids sur sa gouvernance, souligne auprès de l'AFP Adrian Hostaled, analyste chez XTB.

Elle apporte donc "de la sécurité" à l'entreprise, confrontée à "une dette assez importante" et mise au défi "d'améliorer sa rentabilité" dans un contexte de vive concurrence, ajoute M. Hostaled, qui explique ainsi le "bon accueil" réservé par les marchés à la décision de l'exécutif.

Pour réduire sa dette, Telefónica a effectué d'importantes cessions d'actifs ces dernières années, dont la vente des tours de télécoms de sa filiale Telxius pour 7,7 milliards d'euros. Le groupe a également procédé à près de 15.000 suppressions de postes via des plans de départs volontaires.

Ces mesures ont permis de faire reculer son endettement, passé de 50 à 26,5 milliards d'euros, mais pas son ratio d'endettement, l'entreprise ayant dans le même temps vu fondre sa capitalisation, qui n'est plus que de 21 milliards aujourd'hui, contre 110 milliards en 2008.

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