(AOF) - Edenred (-4,68% à 32,19 euros) accuse le deuxième plus fort repli de l'indice CAC 40. Le spécialiste des systèmes de paiement à usages spécifiques au service des entreprises, des salariés et des commerçants a dévoilé de solides résultats annuels sur fond de vents contraires en Italie. Le bénéfice net de 507 millions d'euros en 2024 affiche une croissance de 19,3% et l'Ebitda de 1,27 milliard d'euros, une progression de 15,7%. Ce dernier est ressorti au milieu de la fourchette communiquée par la société lors de ses résultats semestriels.
Le chiffre d'affaires sur l'ensemble de l'exercice atteint 2,86 milliards d'euros, en amélioration de 12,2%.
Le groupe a enregistré une dette nette de 1,81 milliard d'euros au 31 décembre 2024 contre 1,10 milliard un an plus tôt.
"Edenred a connu un second semestre 2024 contrasté avec un ralentissement continu de la croissance de son chiffre d'affaires opérationnel en données comparables au quatrième trimestre, compensé par une expansion de la marge d'Ebitda opérationnel supérieure aux attentes", note Stifel à l'Achat sur le dossier.
Un dividende en hausse de 10% par rapport à 2023
Pour l'exercice en cours, Edenred a confirmé viser une progression d'au moins 10% de son Ebitda, en données comparables, "malgré un environnement économique incertain en Europe".
Selon le groupe, les commissions payées par les commerçants du secteur privé aux émetteurs de titre-restaurant vont être plafonnées à 5% sur le marché transalpin. "Ce changement de la réglementation italienne, devrait affecter la société principalement au second semestre 2025 et lui coûter 60 millions d'euros", poursuit Stifel.
Par ailleurs, Edenred propose un dividende de 1,21 euro par action au titre de l'année 2024, en hausse de 10% par rapport à 2023.
Le groupe, qui a réalisé un programme de rachat d'actions pour un montant de 300 millions d'euros au cours de l'année 2024, a annoncé en décembre l'extension de ce programme pour un nouveau montant maximum de 300 millions d'euros sur une période de trois ans.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clés
- Leader mondial des titres de services avec un volume d’affaires de 41 Mds€, né en 1962 ;
- Revenus de 2,5 Mds€ réalisés à 63 % dans le métier historique des avantages aux salariés (tickets restaurant, chèques vacances…), à 25 %dans les solutions de mobilité professionnelle et à 12 % dans la motivation & solutions complémentaires (chèques cadeaux et autres vouchers, programmes sociaux) ;
- Positionnement fort notamment en Amérique latine (29 % des facturations), l’Europe représentant 62 % du chiffre d’affaires ;
- Ambitions 2030 d’un doublement des revenus à plus de 5 Mds€ :
- une croissance forte générée par l’exploitation des avantages compétitifs de la plateforme digitale d’intermédiation et de paiement qui devra générer 5 Mds€ de revenus en 2030,
- l’expansion internationale ;
- Capital ouvert, Bertrand Dumazy étant président-directeur général du conseil de 12 administrateurs et Dominique d’Hinnin vice-président.
Défis
- Agilité du modèle d’affaires « Beyond » de lancement d’offres numériques au-delà des cœurs de métier :
- approche décentralisée (+ 250 programmes de paiements dans 45 pays),
- pragmatisme commercial (être à la fois tiers distributeur et distribué par des partenaires) avec focus sur le marché des PME
- maintien de l’avance technologique -près de 340 M€ investis dans la plateforme en 2023,
- monétisation des données, connectivité…,
- déploiement par acquisitions du portefeuille de solutions : dans la mobilité B2B en Italie, dans l’offre Beyond Food au Brésil, dans le Beyond Fuel en Europe ;
- Stratégie environnementale visant, pour les 3 scopes d’activité, le net zéro carbone en 2050 :
- via l’efficacité énergétique pour les systèmes d’information et les immeubles, le recours aux énergies renouvelables, le recyclage des déchets et la biodiversité,
- emprunts « verts » et critères ESG intégrés dans les attributions gratuites d’actions,
- Croissance future alimentée par le leader mondial britannique Reward Gateway, acquis en 2023 et historiquement présent en Australie et Etats-Unis : déploiement de la plateforme en France, Italie et Belgique au 2 nd trimestre, puis, d’ici fin 2025, pénétration en Espagne, Allemagne et Roumanie ;
- Dans un environnement de taux favorable, situation financière très solide : grâce à l’autofinancement libre, de 905 M€, l’effet de levier de la dette (1,9 Md€ à fin juin) ressort à 1 malgré l’acquisition pour 1,1 Md€ de Gateway.
Défis
- 3 éléments-clé dans l’appréciation de la société : l’évolution du volume d’émission (valeur faciale des titres et chèques émis), la situation économique au Brésil, pays 1 er contributeur au bénéfice opérationnel, et l’évolution de l’emploi salarié ;
- Valorisation boursière revenue aux niveaux de 2020 en raison des craintes des investisseurs sur la poursuite d’un autofinancement libre à niveau élevé ainsi que par le risque d’une nouvelle législation italienne restreignant les commissions des titres-restaurants payés par les commerçants ;
- Après une progression de 15,9 % des revenus à fin septembre, objectif 2024 légèrement abaissé d’une hausse du résultat d’exploitation entre 11 et 11,8 % et d’une génération de trésorerie au taux de conversion supérieur à 70 % ;
- Plan 2025 d’une croissance de + 12 % par an du résultat d’exploitation (10 % en 2025 en cas de plafonnement des commissions en Itaie) et engagement de hausse annuelle du dividende en valeur absolue ;
- Dividende 2023 de 1,1 €.
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