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Echec à Bruxelles des négociations autour du budget européen
information fournie par Reuters 21/02/2020 à 21:41

 (Actualisé avec déclaration d'Emmanuel Macron sur la Pac §
22-23)
    BRUXELLES, 21 février (Reuters) - Les dirigeants européens
se sont séparés vendredi soir à Bruxelles sans avoir pu
s'accorder sur le budget à long terme 2021-2027 de l'Union
européenne, les débats ayant buté sur la volonté de maîtrise des
dépenses exprimée par le groupe des Etats "frugaux".
    "Les divergences étaient trop importantes" pour que les
Etats membres s'entendent, a déploré la chancelière allemande
Angela Merkel, ajoutant qu'aucune date n'avait été fixée pour la
reprise des discussions.  
    "Nous avons malheureusement observé qu'il n'était pas
possible de parvenir à un accord. Nous avons observé qu'il nous
fallait plus de temps", a confirmé le président du Conseil
européen, le Belge Charles Michel.
    Pour le président français Emmanuel Macron, cet échec est
"très profondément" regrettable et démontre que les Européens
n'ont pas besoin de la Grande-Bretagne pour faire montre de
"désunion".
    Fixer le cadre financier pluriannuel de l'UE est toujours un
exercice compliqué, mais la sortie du Royaume-Uni, qui prive le
budget communautaire d'une contribution de 75 milliards d'euros
sur sept ans, a encore accentué les tensions autour de ce
nouveau cycle budgétaire.
    Le Danemark, l'Autriche, la Suède et les Pays-Bas -
surnommés le "quatuor frugal" - étaient arrivés jeudi au premier
jour de ce conseil européen extraordinaire avec une ligne rouge:
pas question d'accepter un budget européen qui dépasserait 1% du
revenu national brut (RNB) européen.
    Les bénéficiaires des politiques communes réclamaient, eux,
un budget supérieur à 1,074% du RNB européen, la base proposée
par Charles Michel, qui représente 1.094 milliards d'euros de
dépenses.
    Après une première journée infructueuse, ils sont revenus à
la charge vendredi.
    Viktor Orban, Premier ministre hongrois, a débarqué vendredi
dans le centre de presse où il a insisté: les pays bénéficiaires
des "fonds de cohésion" du budget communautaire veulent que le
cadre financier pluriannuel soit fixé à 1,3% du RNB.
    "Ce matin, nous, les amis de la cohésion, nous sommes réunis
et nous avons présenté une contre-proposition", a-t-il dit à la
presse. "Si nous voulons un budget ambitieux, il doit être d'au
moins 1,3% ou proche de ce seuil."
    
    NOUVELLES PRIORITÉS
    Le chef du gouvernement hongrois ajoutait alors qu'il ne
pensait pas qu'un seul sommet européen suffirait à combler le
fossé séparant les Vingt-Sept. 
    Même son de cloche du côté de son homologue estonien Jüri
Ratas, qui rapportait que les chefs d'Etat et de gouvernement de
l'UE restaient "loin" d'un compromis. 
    Le président du Conseil européen a tenté de débloquer la
situation en soumettant vendredi soir lors d'une nouvelle séance
de travail plénière un nouvel objectif à 1,069% du RNB.
    En recul par rapport à sa proposition initiale, ce nouvel
objectif représenterait une économie d'une dizaine de milliards
d'euros sur sept ans.
    Il n'a pas réussi à concilier les positions et les
Vingt-Sept se sont séparés sans accord peu avant 19h30 (18h30
GMT).
    Selon le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, le
club des "pays frugaux" a montré trop de rigidité pour permettre
que ces premières négociations au sommet aboutissent.
    Les Pays-Bas sont prêts à contribuer davantage au budget
communautaire, mais les chiffres doivent prendre en compte le
Brexit, a répliqué le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte.
    
    "LA PAC N'A PAS À PAYER POUR LE BREXIT"
    En plus de l'objectif financier, la discussion budgétaire se
heurte également à des divisions sur la nature des dépenses
communautaires à engager.
    Les pays les plus pauvres de l'Est et du Sud réclament que
l'aide au développement soit maintenue. Ils sont rejoints par la
France, l'Irlande et d'autres qui entendent préserver la
Politique agricole commune (Pac).  
    Sur ce point des subventions agricoles, Emmanuel Macron a
fait part d'améliorations mais a ajouté qu'elles étaient encore
insuffisantes.
    "Nous avons obtenu des premières améliorations sur ce volet
pour défendre nos paysans (...) mais elles sont à nos yeux
encore insuffisantes", a-t-il déclaré à l'issue du sommet.
    "Nous avons refusé un mauvais effort sur la Pac, nous
n'avons pas sacrifié la Politique agricole commune et je l'ai
dit très clairement: ça n'est pas la Politique agricole commune
qui peut payer pour le Brexit", a ajouté le président français,
qui inaugurera samedi le salon de l'Agriculture à Paris. 
    Le club des "frugaux" et l'Allemagne, principal contributeur
net au budget européen, veulent pour leur part que les dépenses
aillent à de nouvelles priorités, à commencer par la lutte
contre le dérèglement climatique, mais aussi la gestion des flux
migratoires et la transition de l'économie vers le numérique.
    L'actuel cadre financier, qui a débuté en 2014, expire en
décembre prochain.
    "Par le passé, il a toujours fallu deux ou trois réunions
pour parvenir à un résultat", a rappelé le chancelier autrichien
Sebastian Kurz avant de quitter le sommet.

 (version française Henri-Pierre André)
 

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