"Les effets négatifs de cette décision l'emportent sur les avantages possibles pour l'industrie automobile européenne et en particulier pour l'Allemagne", selon Volkswagen.

Des vehicules Volkswagen à Nanjing, en Chine, le 23 juin 2024. ( AFP / STR )
Le premier constructeur automobile européen, l'Allemand Volkswagen a dénoncé les droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois imposés jeudi 4 juillet par l'UE, dénonçant des taxes "préjudiciables". Son concurrent BMW a estimé, de son côté, que le choix de Bruxelles enfreignait "gravement le principe du libre-échange".
"Les effets négatifs de cette décision l'emportent sur les avantages possibles pour l'industrie automobile européenne et en particulier pour l'Allemagne", a déclaré le groupe, alors que les constructeurs automobiles allemands, qui exportent leurs modèles en Chine, craignent des représailles de Pékin. Ces droits de douane supplémentaires, jusqu'à 38% selon les marques, doivent protéger l'industrie automobile européenne qui craint de voir ses usines disparaître si elle échoue à endiguer la déferlante annoncée des modèles chinois.
Mais les constructeurs automobiles allemands mettent en garde : "Les droits compensateurs ne sont généralement pas adaptés au renforcement à long terme de la compétitivité de l'industrie automobile européenne -nous les rejetons", a ajouté Volkswagen. Le moment est particulièrement mal choisi, juge VW, compte tenu de "la faiblesse actuelle de la demande de véhicules électriques en Allemagne et en Europe. Ce ralentissement du marché pourrait être aggravé par une hausse des tarifs des voitures importées.
"Risque de conflits commerciaux"
Pour son concurrent BMW, l'introduction de ces surtaxes mène à "une impasse" et "enfreint gravement le principe du libre-échange , d'après un communiqué.
L'Allemagne a bataillé avec la Suède et la Hongrie pour éviter des sanctions trop dures, après l'enquête ouverte en septembre dernier par la Commission européenne sur les subventions du gouvernement chinois au secteur des voitures électriques. Les constructeurs allemands, pour qui la Chine est le marché principal, ont le plus à perdre d'une guerre commerciale avec Pékin.
"Toute mesure protectionniste, y compris les droits de douane supplémentaires (...) restreint le libre-échange et comporte un risque de conflits commerciaux , ce qui finit par nuire à toutes les parties", a commenté dans un communiqué la fédération allemande des constructeurs automobiles (VDA). Le ministre de l'Économie allemand Robert Habeck avait tenté une médiation lors d'un récent voyage à Pékin, rappelant à son homologue chinois qu'il ne s'agissait pas de "droits de douane punitifs".
L'exécutif européen a désormais jusqu'à 4 mois pour décider d'imposer des droits définitifs, ce qui laisse ouverte une fenêtre de dialogue avec la Chine.
La VDA appelé jeudi la Chine et la Commission européenne "à tout mettre en œuvre pour trouver une solution dans le cadre d'un dialogue ouvert et constructif. Un éventuel conflit commercial mondial doit être évité".
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