
54ème réunion annuelle du WEF à Davos
La France doit financer la hausse de ses dépenses de défense par un surcroît de croissance économique au lieu de recourir seulement à l'épargne privée, estime vendredi François Villeroy de Galhau, gouverneur de la banque de France (BdF) et membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE).
Le Premier ministre français, François Bayrou, et son ministre de l'Economie, Eric Lombard, ont indiqué au début du mois que la France envisageait un emprunt national ou un livret d'épargne pour financer la défense alors que les finances publiques dégradées du pays offrent peu de marges de manoeuvre au gouvernement.
"J'entends tout le débat sur 'est-ce que c'est une partie des livrets d'épargne' (...) 'est-ce que c'est un grand emprunt national', mais on trouvera pour prêter parce que l'épargne est abondante", relève François Villeroy de Galhau dans une interview accordée vendredi à France Inter.
"Mais la vraie question, ce n'est pas de savoir qui va prêter aujourd'hui, la question c'est comment bien rembourser demain, parce que quelle que soit la source de financement (...) ça veut dire de la dette supplémentaire", a-t-il ajouté.
"Et pour bien rembourser cette dette demain, il faut arrêter la croissance des dépenses publiques en France et augmenter la croissance de l'économie", a-t-il fait valoir, notant que "nous avons plus de dépenses non seulement que tous les pays européens mais que tous les pays du monde".
"J'insiste: il faut qu'on travaille plus, qu'on travaille mieux et qu'on fasse les réformes proposées notamment par le rapport de Draghi. Il reste très peu de temps", a ajouté François Villeroy de Galhau, faisant référence au projet de réforme proposé par l'ancien président du Conseil italien sur le futur de la compétitivité de l'Europe.
La Banque de France a annoncé mercredi que la croissance de l'économie française devrait atteindre 0,7% en 2025, un rythme plus faible qu'attendu précédemment en raison d'une activité moins forte que prévu au premier trimestre et de nouvelles hypothèses techniques moins favorables. Elle a également abaissé ses prévisions de PIB à 1,2% pour 2026 et a dit tabler sur 1,3% pour 2027.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)
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