
Un logo du groupe Adani, qui avait été accusé de manipulations de cours, de comptabilité truquée, d'évasion fiscale et de blanchiment d'argent par le fonds Hindenburg. ( AFP / INDRANIL MUKHERJEE )
La société d'investissement spéculatif Hindenburg Research, connue pour avoir dénoncé les pratiques douteuses de plusieurs sociétés cotées, dont le conglomérat indien Adani, va se dissoudre, a annoncé mercredi son fondateur, l'Américain Nathan Anderson.
"Pourquoi dissoudre maintenant? Il n'y a pas de raison spécifique", a écrit Nathan Anderson, dans une lettre publiée sur le site d'Hindenburg.
Début 2023, ce petit fonds new-yorkais qui comptait seulement une dizaine d'employés avait provoqué l'effondrement en Bourse des sept sociétés cotées d'Adani Group, dont la capitalisation avait fondu de plus de 100 milliards de dollars au total.
Hindenburg accusait les responsables du conglomérat de manipulations de cours, comptabilité truquée, évasion fiscale et blanchiment d'argent.
Les allégations de la société d'investissement ont provoqué de nombreux remous, qui ont notamment mené à l'inculpation, en novembre, du magnat Gautam Adani, patron du conglomérat éponyme, par le procureur fédéral de Brooklyn.
Le milliardaire, proche du Premier ministre indien Narendra Modi, est accusé de corruption visant à l'obtention de marchés d'une valeur de plusieurs milliards de dollars.
Depuis sa création, en 2017, Hindenburg s'était fait une spécialité de ces rapports assassins mettant en avant tromperies et manipulations supposées au sein de telle ou telle valeur boursière.
Parallèlement, Hindenburg pariait sur la baisse des cours de la société visée, via le mécanisme de la vente à découvert (short selling).
Concrètement, il empruntait des actions, les vendait, puis attendait que la valeur des titres baisse pour les racheter, moins cher, avant de les transférer au prêteur et empocher la différence.
Au tableau de chasse d'Hindenburg, figure, outre Adani, la start-up de camions électriques Nikola, les révélations du fonds ayant mené à la condamnation de l'ancien patron Trevor Milton, à quatre ans de prison, en décembre 2023.
La société d'investissement s'en est aussi pris au fabricant de semi-conducteurs Micron, au constructeur de véhicules électriques Lordstown ou au groupe de l'investisseur activiste Carl Icahn.
Au total, Hindenburg affirme avoir permis la mise en cause devant la justice de près de 100 individus. "Nous avons fait trembler des empires qui nous semblaient devoir être secoués", a écrit Nathan Anderson.
L'investisseur soutient avoir été guidé par "le sens de la justice", mais il a été critiqué pour avoir tiré profit financièrement de chacune des offensives d'Hindenburg.
Il a promis de publier, dans les mois à venir, des documents et des vidéos pour lever le voile sur ses méthodes d'investigation.
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