(AOF) - A l'ouverture des marchés ce matin, Derichebourg occupe la dernière place au sein de l'indice SBF 120, dévissant de 18,98% à 4,74 euros, après l'annonce de la réduction de son objectif d'Ebitda courant sur l'exercice 2024/2025. Celui-ci devrait être compris entre 300 et 310 millions d'euros contre 350 millions d'euros initialement prévu. " Compte tenu de ces conditions de volumes et de marges unitaires plus faible qu’escompté ", Derichebourg a ajusté cet objectif. Sur cette période, le groupe annonce, en outre, que son chiffre d’affaires est attendu entre 3,25 et 3,4 milliards d’euros.
À l'occasion de la publication de ses résultats semestriels le 27 mai dernier, Derichebourg avait conditionné l'atteinte de son objectif d'Ebitda courant de 350 millions d'euros pour l'exercice 2024-2025 " à l'hypothèse d'un retour rapide des prix et des volumes des matières commercialisées par le groupe au niveau du premier semestre notamment grâce à un accord commercial imminent avec les Etats-Unis ".
Ce dernier aurait ainsi suscité un rattrapage économique. Le groupe constate que cet accord commercial n'est intervenu que fin juillet, tard dans le second semestre, et que les droits de douane demeurent élevés (15% minimum) et très élevés pour l'acier, l'aluminium et le cuivre (50%). Le regain d'activité économique attendu n'a donc pas eu lieu.
" Cette séquence s'est également traduite par un affaiblissement du dollar par rapport à l'euro, qui a entrainé une baisse des cours des matières premières (ferrailles et métaux non-ferreux) exprimées en euros, affectant les marges du groupe ", précise le groupe.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Opérateur global de recyclage et de services aux collectivités, créé en 1956 sous le nom de Cie Française des Ferrailles ;
- Chiffre d’affaires de 3,6 Mds€ organisé en 2 métiers : le recyclage pour 94 % (collecte et traitement des ferrailles & métaux non ferreux et prestations) et services aux collectivités (collecte de déchets et nettoiement urbain) ;
- Poids encore élevé de la France (70 % des revenus), suivie de l’Europe (24 %) et des Amérique (6 %) ;
- Modèle d’affaires :
- recentrage sur la collecte et le traitement des déchets assorti d’une complémentarité entre activités – le recyclage avec des cycles courts et des fluctuations quotidiennes de prix dans le recyclage, les collectivités locales avec des contrats pluriannuels,
- diversification dans la restauration collective et les multiservices avec l’acquisition de 48,31 % du capital d’Elior group, financée par l’apport des activités multiservices ;
- Capital verrouillé par la famille Derichebourg (41,3 % du capital et près de 60 % des droits de vote), Daniel Derichebourg présidant le conseil de 10 administrateurs et Abderrahmane El Aoufir assurant la direction générale ;
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires :
- maillage dense des sites industriels proches des lieux de production, limitant les coûts logistiques et favorisant la spécialisation et l’intégration verticale des lignes de traitement ;
- réalisation des synergies attendues (21 M€) de l’intégration d’Ecore -1,3 Md€ de revenus dans le traitement des déchets,
- renforcement dans le secteur des métaux non-ferreux, déploiement de l’offre de collecte aux collectivités locales et entrée dans les métiers de niches - flottation de métaux induits, affinage de plomb, tris complémentaires dans les non-ferreux- devant contribuer à moyen terme à 20 % des revenus du recyclage,
- focus sur l’amélioration des marges et sur l’autofinancement libre, avec réduction des investissements de maintenance ;
- Stratégie environnementale 2026 :
- réduction des émissions par 2 leviers : recyclage des déchets métalliques et énergie par la valorisation des résidus de broyage et accord de livraison de capacités d’effacement,
- recours aux technologies StartMC&Alert Gasoil, au transport fluvial et ferroviaire et à la compensation carbone,
- déploiement du recyclage pour le gros électroménager, l’automobile (partenariat stratégique avec le coréen LG dans une usine en France de recyclage de batteries de véhicules électriques, en France) et les câbles électriques ( soutien financier gouvernemental à l’usine d’Escaupont),
- lancement d’emprunts verts ;
- Bilan solide : ratio d’endettement sur capitaux propres de 0,79 % et levier de la dette de 2,31.
Défis
- Sensibilité boursière aux résultats d’Elior group, mis en équivalence ;
- Replis des volumes & prix de la ferraille et des lingots d’aluminium dus à la forte concurrence chinoise un attentisme des métallurgistes, sidérurgistes et constructeurs automobiles renforcé par les incertitudes sur les tarifs douaniers américains ;
- Après un recul de 2 % du chiffre d’affaires et un doublement du bénéfice au 1 er semestre, objectif confirmé d’un bénéfice d’exploitation de 350 M€ pour l’exercice clos le 30 septembre, dans le cadre d’un apaisement rapide des relations commerciales entre l’Union européenne et les Etats-Unis.
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