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[Décryptage] Entre transition progressive et urgence climatique, le combat des banques françaises et des ONG environnementales
information fournie par Novethic 29/11/2019 à 14:41

[Décryptage] Entre transition progressive et urgence climatique, le combat des banques françaises et des ONG environnementales

[Décryptage] Entre transition progressive et urgence climatique, le combat des banques françaises et des ONG environnementales

Nouvel épisode du bras de fer entre ONG environnementales et , le dernier rapport Oxfam et des Amis de la terre accuse banques et assurances françaises d’aggraver le réchauffement climatique en finançant massivement les énergies fossiles. Leur bilan carbone serait quatre fois et demie celui de la France. Les banques contre-attaquent d’autant plus fort qu’elles participent, au même moment, au Climate Finance Day, grand jour de mobilisation de la finance sur le climat.

Ce vendredi 29 novembre, se tient le Climate Finance Day, grand rassemblement de la finance climat lancé en 2015. Et comme l’année dernière, des ONG ont profité de l’occasion pour sortir un rapport qui accuse banques et assurances de financer le réchauffement climatique à travers les énergies fossiles. En 2018, leur rapport avait fait la Une du Monde la veille de l’événement et avait conduit Bruno Le Maire, le ministre de l’économie et des finances, à brandir la menace d’une réglementation. En 2019, rebelote avec " l’empreinte carbone colossale des banques ", rapport signé par Oxfam et les Amis de la Terre.

À ce type d’attaque, les banques répondent de la façon suivante. Elles prennent toujours plus d’engagements avec des politiques charbon qui éliminent de plus en plus fortement ce type d’énergie de leur bilan. Elles annoncent également des chiffres de plus en plus importants de financements verts pour accréditer leur position qui en fait, selon elles, le "fer de lance de la finance verte" mondiale.

Des banques en pointe

C’est un dialogue de sourds. Pour les ONG, ces mesures ne répondent pas à l’urgence climatique. Pour les banques, une transition lente du système actuel est la seule option. Les Françaises considèrent même qu’elles font beaucoup comparativement à leurs concurrents dans le monde. Les principales banques ont publié un manifeste en début de semaine .

Elles y reconnaissent qu’il y a "urgence pour la transition écologique" et estiment que non seulement "les banques françaises sont au service d'une économie bas carbone, écologique et inclusive", mais aussi que "leurs engagements font qu'elles sont en pointe dans le développement de la finance verte par rapport à leurs concurrentes internationales", chiffres à l’appui. Elles ont investi 37 milliards d’euros à fin 2018 dans les énergies renouvelables, soit 41 % de plus qu’en 2016.

La FFA (Fédération Française de l’Assurance) n’est pas en reste puisqu’elle a publié le 28 novembre son baromètre annuel ESG-Climat qui établit à 61 milliards les investissements verts réalisés par ses membres en 2018, 12 de plus qu’en 2017. Par ailleurs dans le cadre de l’engagement des acteurs financiers pris le 2 juillet dernier auprès des pouvoirs publics, elle publie un guide de recommandations sur la définition d’une stratégie charbon, axé sur les recommandations des ONG.

Détruire son propre écosystème

En réalité, c’est un dialogue de sourds car les ONG ne demandent rien moins aux acteurs financiers que de dynamiter le système qui les nourrit : un monde économique dont l’énergie est pour l’essentiel fossile. Impossible répond Frédéric Oudéa, Président de la FBF et PDG de la Société Générale qui défend la thèse de la transition. "Nous sommes des grandes banques qui finançons l’économie qui repose aujourd’hui sur des énergies fossiles. Ce qui est fondamental c’est comment nous accompagnons la transition".

La reconnaissance de cette transition impérative est en soi une grande victoire pour les ONG. La nouvelle salve d’engagements d’AXA par exemple qui définit à quelles conditions on peut faire cette transition : transformer l’industrie elle-même et utiliser les divers moyens de la finance durable pour cela. L’accompagnement financier de la transition existe en France mais l’accélération reste à venir.

Anne-Catherine Husson-Traore, @AC_HT , Directrice générale de Novethic

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