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De "numéro 1 mondial", Renault est "devenu un petit constructeur fragile", fustige Carlos Ghosn
information fournie par Boursorama avec Media Services 14/02/2022 à 11:40

Selon le patron déchu du groupe, "Renault est un groupe qui a un problème de rentabilité fondamental". Chez Renault aujourd'hui, "on a des résultats très médiocres et beaucoup de paroles", estime l'homme d'affaires.

L'ancien patron de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Carlos Ghosn, en septembre 2020. ( AFP / ANWAR AMRO )

L'ancien patron de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Carlos Ghosn, en septembre 2020. ( AFP / ANWAR AMRO )

Résultats "minables" de Renault, "lâchage" du gouvernement français... Dans une interview au Parisien / Aujourd'hui en France publiée ce week-end, l'ex-patron de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Carlos Ghosn est revenu sur les résultats de son ancien groupe, sa rancœur envers le gouvernement français mais aussi sa rocambolesque évasion du Japon en décembre 2019.

"C'était une opération très risquée", a raconté Carlos Ghosn, qui a fui ce pays où il était inculpé et assigné à résidence pour des accusations de détournement de fonds caché dans une malle transportée dans la soute d'un avion privé. "J'étais recroquevillé, dans l'obscurité. Mais à l'écoute, je savais à quelle phase du plan je me trouvais. (...) Dans la soute, je n'ai pas eu peur de manquer d'oxygène, il faisait un peu froid, mais par rapport à ce que j'avais vécu, ce n'était pas ça qui allait m'inquiéter. J'étais tellement outré de la façon dont j'étais traité qu'il n'y avait pas de place pour la crainte", a confié au quotidien l'ancien patron de Renault.

"La France m'a lâché"

Carlos Ghosn n'a pas caché son amertume vis-à-vis du gouvernement français et plus particulièrement à l'encontre du ministre de l'Économie Bruno Le Maire. "Le 1er coup de poignard est venu des Japonais, mais le coup de poignard mortel a été porté par le gouvernement français", a estimé l'ex-patron de Renault. Quant à Bruno Le Maire, "c'est lui qui a ordonné le contrôle fiscal. C'est lui qui a donné une consigne claire à deux membres du conseil d'administration de Renault : 'On abandonne Carlos Ghosn, on ne peut plus le soutenir'", a raconté l'homme d'affaires, qui s'est réfugié au Liban. "Est-ce que Bruno Le Maire a pris la décision seul ? Est-ce qu'il a reçu des ordres ? Je n'en sais rien. Mais il est au centre de tout ça. Ce ne sont pas des accusations, ce sont des faits, avec des témoins. Les langues vont se délier avec le temps et nous saurons pourquoi la France m'a lâché", a raconté Carlos Ghosn.

L'ancien patron de l'Alliance Renault-Nissan porte également un regard particulièrement critique sur son ancien groupe. "Regardez les résultat de Renault depuis 2012, à l'époque où j'étais aux commandes. La croissance du chiffre d'affaires était forte, nous n'avons jamais fait autant de profits, ni autant embauché ! En 2017, nous étions numéro un mondial, avec l'apport de Nissan et de Mitsubishi. (...) J'ai fait la croissance de Renault pendant treize ans, l'État français était présent chez Renault, j'ai obtenu des résultats exceptionnels et aujourd'hui, certains ont l'indécence de dire que les résultats minables de 2019, 2020 et 2021, c'est à cause de moi ?", s'est insurgé Carlos Ghosn.

"Renault n'est plus que l'ombre de lui-même"

"La vérité, c'est qu'un numéro 1 mondial est devenu un petit constructeur fragile. Cela me fait de la peine de voir que Renault n'est plus que l'ombre de lui-même. De voir que Renault est aujourd'hui tenu en laisse par le ministère de l'Économie et des Finances qui lui a accordé un PGE en expliquant que c'est grâce à cela que l'entreprise survit. Avec un management qui, trois ans après, attribue toutes ses difficultés à une soi-disant course aux volumes. Ils auraient pu trouver des attaques un peu plus fines. Franchement, je trouve cela indécent", a dénoncé l'homme d'affaires alors que la "course aux volumes", stratégie portée par l'ancien patron, est aujourd'hui critiquée par le groupe.

"Lorsqu'on dit que l'Alliance (Renault-Nissan) se porte bien, on se moque du monde...", a poursuivi Carlos Ghosn, estimant que "Renault est un groupe qui a un problème de rentabilité fondamental, qui remercie l'État de l'avoir aidé et qui finalement est un membre parmi trois dans une alliance qui n'a plus de substance". Chez Renault aujourd'hui, "on a des résultats très médiocres et beaucoup de paroles", a-t-il ajouté.

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16 commentaires

  • 25 février 14:11

    Reviens Carlos, tes chansons nous manquent ! Toi qui préfère manger à la cantine, celle de la santé fait des merveilles !!


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