(Actualisé avec potentiel report des législatives de septembre)
HONG KONG, 29 juillet (Reuters) - L'exécutif de Hong Kong pourrait reporter d'un an les législatives prévues le 6 septembre pour renouveler la moitié des sièges du parlement local, sur fond d'inquiétudes croissantes concernant une résurgence de l'épidémie liée au nouveau coronavirus, a annoncé mercredi la chaîne de télévision publique RTHK.
Un tel report porterait un coup sévère à l'opposition démocrate, qui espérait décrocher pour la première fois à cette occasion la majorité au sein du Conseil législatif du territoire semi-autonome, sur fond de ressentiment généralisé à l'égard de la nouvelle législation sur la sécurité instaurée à l'initiative de Pékin au début du mois et largement dénoncée par les puissances occidentales.
La RTHK, qui a cité des sources non identifiées, n'a pas donné davantage de précisions.
Le bureau des Affaires constitutionnelles et continentales a précisé dans un communiqué transmis par courriel qu'il travaillait à la préparation de ce scrutin avec les services sanitaires et électoraux, afin de "suivre l'évolution de l'épidémie et d'élaborer différents plans".
L'éventualité d'un report du scrutin a été dénoncée par Joshua Wong, l'un des jeunes militants plébiscités aux dépens de la vieille garde démocrate lors des primaires officieuses qui se sont déroulées à la mi-juillet dans la perspective du scrutin de septembre.
"Utiliser la pandémie comme excuse pour reporter l'élection est clairement un mensonge", a-t-il écrit sur Twitter.
L'EXÉCUTIF CRAINT UNE VAGUE DE CONTAMINATIONS
Cet épisode survient alors que de nouvelles restriction pour endiguer l'épidémie entrent en vigueur ce mercredi dans l'ancienne colonie britannique.
Les autorités ont interdit les rassemblements de plus de deux personnes et les repas dans les restaurants, et ont rendu obligatoire le port du masque dans l'ensemble des lieux publics - y compris en plein air. Il s'agit des restrictions les plus sévères instaurées à Hong Kong depuis que l'épidémie est apparue en fin d'année dernière dans le centre de la Chine continentale.
"Nous sommes au bord d'une épidémie communautaire à grande échelle, qui pourrait provoquer l'effondrement de notre système hospitalier et coûter des vies, principalement celles de personnes âgées", a prévenu Carrie Lam dans un communiqué mardi soir, en appelant la population à rester confinée le plus possible.
Les nouvelles mesures, en place pour une durée d'au moins sept jours, ont été annoncées lundi après une accélération du rythme des contaminations locales au cours des trois dernières semaines.
Le gouvernement hongkongais a aussi renforcé les mesures de dépistage et les périodes d'isolement pour le personnel navigant des liaisons aériennes et maritimes.
Depuis fin janvier, près de 3.000 personnes ont été contaminées par le coronavirus à Hong Kong, où 23 décès ont été enregistrés, soit un bilan bien plus faible que dans les autres mégalopoles à travers le monde.
(Anne Marie Roantree et Twinnie Siu; version française Jean Terzian et Myriam Rivet, édité par Blandine Hénault)
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