
( AFP / FILIPPO MONTEFORTE )
Le troisième groupe bancaire italien Banco BPM, convoité par sa rivale UniCredit, compte rester "autonome" pour assurer sa croissance, a déclaré mercredi son PDG Giuseppe Castagna dans une lettre aux salariés.
"C'est la bonne voie à suivre pour grandir par nous-mêmes et ne pas devenir l'objet d'opérations qui ne tiennent pas compte de la valeur exprimée par notre banque", écrit-il dans cette missive consultée par l'AFP.
Le conseil d'administration de BPM avait jugé mardi insuffisante l'offre publique d'échange d'actions (OPE) le valorisant à 10,1 milliards d'euros, lancée lundi par UniCredit, infligeant ainsi un nouveau revers à son patron Andrea Orcel après ses déboires en Allemagne.
"Nous sommes une grande banque italienne, autonome, avec une forte vocation de proximité avec les territoires et les PME, l'épine dorsale de notre pays" et "nous devons continuer dans cette direction", fait valoir M. Castagna.
Les synergies de coûts estimées par UniCredit, soit 900 millions d'euros par an, "impliqueraient une réduction du personnel de plus de 6.000 collègues", selon les calculs du PDG de BPM qui juge ces économies "très préoccupantes".
Cette offre risque en outre "de limiter l'autonomie stratégique de la direction, y compris concernant les termes" de l'offre publique d'achat (OPA) lancée par BPM sur le groupe italien de gestion d'actifs Anima, redoute M. Castagna.
Le gouvernement de Giorgia Meloni a lui aussi fraîchement accueilli l'offre d'UniCredit car elle risque de contrecarrer son projet de créer un troisième pôle bancaire en Italie formé par Banco BPM et Monte dei Paschi di Siena (MPS).
Le ministre de l'Economie Giancarlo Giorgetti a même évoqué l'hypothèse que Rome pourrait bloquer l'opération en ayant recours au "golden power", qui lui confère des pouvoirs spéciaux dans des secteurs considérés comme stratégiques pour le pays.
L'OPE sur Banco BPM survient deux mois après l'annonce surprise par UniCredit de l'acquisition de 9% de Commerzbank, puis sa montée à 21% du capital, alimentant des spéculations sur une reprise complète de sa rivale allemande.
Mais ce projet s'est heurté, là aussi, à l'opposition du gouvernement allemand ainsi qu'à une levée de boucliers des syndicats du secteur bancaire.
"La possibilité d'un accord avec Commerzbank s'est réduite, mais elle n'est pas proche de zéro", avait commenté lundi Andrea Orcel auprès de la presse allemande.
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