Le marché sanctionne lourdement la fin du contrat de licence et d'approvisionnement avec Nestlé HS concernant Totum-63. Le titre Valbiotis plonge de 42%, après avoir été réservé à la baisse.

valbiotis laboratoire (crédit photo : Crédit Valbiotis / )
C'est un coup de tonnerre pour Valbiotis. Dans un communiqué de presse paru mardi matin, la biotech annonce avoir mis fin au contrat de licence et d'approvisionnement signé en février 2020 avec Nestlé Health Science (NHS) concernant Totum-63, son traitement naturel à base de plantes pour la prise en charge du prédiabète et des stades précoces de diabète de type 2. En Bourse, le titre Valbiotis plonge de 42%, à 2,25 euros, dans les premiers échanges, après avoir été réservé à la baisse. Cette rupture n'est pas liée au produit en lui-même ni à d'hypothétiques mauvaises relations entre les deux entreprises, mais à un revirement stratégique de NHS, qui a redéfini ses priorités après des difficultés en 2023. Symbole de ce changement, Nestlé a nommé dès septembre 2023 un nouveau directeur de la franchise Health Science. «L'arrêt de cet accord est évidemment une vraie surprise alors que NHS avait supporté les coûts de développement et que Totum-63 était prêt à être commercialisé dès cette fin d'année», commente l'analyste du cabinet Oddo BHF.
Pas de remboursement
Face à ce coup de théâtre, Valbiotis doit réagir vite. C'est ce que la biotech fait. Elle récupère l'ensemble des droits de propriété intellectuelle adossés à Totum-63 et l'ajoute à son portefeuille commercial sur la France avec des ventes directes. La biotech va en outre s'atteler à trouver de nouveaux partenaires régionaux pour des commercialisations locales. Avec une trésorerie de 25 millions d'euros à fin 2023, l'entreprise a, selon les analystes, les moyens de lancer en propre Totum-63 début 2025. «Le conditionnement et le packaging doivent être réalisés d'ici la fin d'année ainsi que les supports commerciaux», rappelle Oddo BHF.Le marché, toutefois, s'inquiète du retard que pourrait prendre la biotech dans la mise sur le marché international de son traitement : «Alors que le produit devait être lancé par NHS, selon nous, entre la fin de l'année 2024 et le début d'année 2025 avec comme premier marché les Etats-Unis, la société devra désormais débuter de nouvelles négociations en vue d'un ou plusieurs accords», écrit l'analyste du cabinet TP Icap Midcap, avant de placer sa recommandation sous revue.
Conclu il y a quatre ans, l'accord entre Valbiotis et NHS avait débouché sur des paiements par le second en faveur du premier d'un montant de 12,75 millions de francs suisses (environ 13 millions d'euros) - dont 5 millions d'upfront et 7,75 millions de milestones. Ils ont permis le financement de l'intégralité de l'étude Reverse-IT et de l'étude de mode d'action. Valbiotis n'aura pas à les rembourser.
Ce grave incident inattendu remet en cause, du moins à court terme, le potentiel du premier produit de Valbiotis, qui ne peut le commercialiser seul à l'international. Il affecte le modèle économique de la société et risque de freiner les partenariats en cours de négociation sur d'autres produits. Prendre ses pertes.
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