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Casino : sa cotation suspendue dans l'attente d'un communiqué
information fournie par AOF 04/07/2023 à 11:29

(AOF) - Après avoir démarré la séance en repli, Casino s'est aussitôt redressé pour s'installer en tête du SBF 120 (+12,86% à 4,44 euros). Mais la cotation du distributeur a été suspendu à 10h41 à la demande de la société, dans l'attente de la publication d'un communiqué de presse et jusqu'à nouvel avis. Le distributeur stéphanois a confirmé ce mardi avoir reçu deux offres en vue du renforcement de ses fonds propres.

La première offre concerne celle émanant d'un groupement constitué d'EP Gobal Commerce a.s., une société d'investissement du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, et de Fimalac, dirigée par Marc Ladreit de Lacharrière.

La seconde offre provient de Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari, via leur véhicule d'investissement 3F crée pour l'occasion.

Les candidats à la reprise de la société avaient jusqu'à hier pour déposer leurs offres auprès de Casino et de ses conciliateurs.

Dans l'optique de trouver une solution aux difficultés financières rencontrées par Casino, une procédure de conciliation avec ses créanciers a été ouverte le 25 mai dernier. S'étirant jusqu'au 25 septembre, elle pourrait être prolongée jusqu'au 25 octobre.

" Ces deux propositions seront analysées et présentées au comité ad hoc du Conseil d'administration de Casino ce jour, puis aux créanciers dans le cadre d'une réunion organisée le 5 juillet sous l'égide des conciliateurs ", est-il précisé dans un communiqué de presse de Casino.

Les principaux termes de chacune de ces propositions seront rendus publics à l'issue de la réunion avec les créanciers, soit mercredi 5 juillet après clôture.

" Aucune décision relative à ces propositions ne sera prise par les organes de gouvernance du Groupe tant que ces propositions n'auront pas été présentées et discutées avec les créanciers sous l'égide des conciliateurs ", a complété le distributeur.

Dans un communiqué séparé, 3F, qui compte investir 900 millions d'euros dans le groupe à l'issue de l'opération, a indiqué vouloir " mettre en œuvre un projet industriel et commercial de long terme accompagné de moyens financiers renforcés et d'un ancrage français confirmé ".

Cette proposition de restructuration de la dette se traduira par une réduction significative de l'endettement du groupe (6,4 milliards de dettes totales à fin 2022 dont 4,5 milliards pour ses activités en France) ", a fait savoir le véhicule d'investissement du trio Niel-Pigasse-Zouari.

D'après une source proche du dossier, l'offre portée le duo Kretinsky-Fimalac se traduit par l'injection de 1,39 milliard d'euros dans Casino. 900 millions seront apportés par EP Global Commerce a.s. et Fimalac alors que les créanciers auront la possibilité de compléter le solde.

Hier, Casino annonçait qu'il allait demander " dans les prochains jours " des " délais de grâce " pour geler le remboursement de certaines créances ou intérêts, afin de ne pas se retrouver en défaut sur sa dette avant la fin de la période de conciliation lors de laquelle il doit la renégocier.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Points clés

- Groupe de distribution alimentaire créé en 1898 présent en France, Brésil, Colombie et Uruguay ;

- Distributeur pesant 30,5 Mds€ organisé en 3 branches : France Retail sous les enseignes Casino, Monoprix, Franprix et Naturalia, Latin Retail en Amérique latine sous enseignes Assaï, GPA et Extra au Brésil, Exito et Libertad en Colombie, Disco et Deveto en Uruguay et, enfin, les nouvelles activités –Green Yellow pour l’énergie solaire et CDiscount pour l’e-commerce ;

- Modèle d’affaires sur 5 piliers : un portefeuille de formats porteurs en France, l’offre de E-commerce alimentaire et non alimentaire de premier plan, le développement de nouveaux leviers de croissance, une participation significative dans les acteurs majeurs de la distribution d’Amérique latine, et le renforcement de la structure du groupe ;

- Capital verrouillé à 52,3 % par le holding Rallye (62 % des droits de vote), lui-même filiale de Euris, détenue par Jean-Charles Naouri, président directeur général du conseil d’administration de 13 membres ;

- Situation financière encore tendue avec 5,6 Mds€ de capitaux propres et, à fin juin, 2,3 Mds€ de liquidités face à une dette nette de 7,5 Mds€.

Enjeux

- Plan stratégique de réduction de la part des hypermarchés réduite à 15 %, croissance de 50 % de l’offre de produits bio à 1,5 Md€, avancée de l’e-commerce et, pour les nouvelles activités, élargissement du parc photovoltaïque installé et montée des revenus tirés des data centers ;

- Stratégie d’innovation dynamique : gestion et monétisation des data au sein de RelevanC, offre de cloud avec ScaleMax, partenariats avec Google Cloud et Accenture dans la distribution, Gorillas dans le quick-commerce en France et Rappi en Colombie - déploiement de l’offre C Discount - digitalisation des plateformes logistiques et de livraison avec Amazon et Ocado ;

- Stratégie environnementale : capitalisant sur l’expertise photovoltaïque « Green Yellow » avec un pipeline de 4,5 GWp, renforcé par une levée de fonds en février, et par ses partenariats (Schneider Electric et Amazon web services) - visant une réduction d’émissions de CO2 de 18 % en 2025 et de 38 % en 2030 (vs 2015) ;

- Simplification des actifs latino-américains via une détention directe de 41 % dans GPA et Assai ;

­- Poursuite du plan de cessions, d’un montant de plus de 4 Mds€, avec la vente prochaine de Green Yellow ;

- Avancées dans les formats porteurs en France, le premium et la proximité avec les enseignes Monoprix, Naturalia et Franprix… (8 % du marché français), dans les centrales d’achat et dans la transformation des hypermarchés, ex-Géant Casino, en supermarchés Casino Hyper Frais.

Défis

- Spéculations récurrentes sur un rapprochement avec Alibaba, Amazon et sur les intentions du tchèque Kretinski, déjà détenteur de 4 % du capital ;

- Impacts des ouvertures de « petits » magasins en France, des ouvertures de distributeurs Assai en Amérique latine ; et, dès le 2 nd semestre 2022, du plan d’économies de C Discount ;

- Après une hausse de 15 % des ventes et une perte perte nette au 1 er semestre, objectifs 2022 : au 2 nd semestre : 800 ouvertures sur les formats de proximité (Monop’, Franprix, Naturalia, Spar, Vival...), principalement en franchise (376 réalisées à fin juin) - développement des activités retail et e-commerce les plus porteuses (Casino Hyper Frais, partenariats Gorillas, Amazon et Ocado) - sur l’exercice : niveau de rentabilité élevée et amélioration de l’autofinancement libre.

En savoir plus sur le secteur "grande distribution"

Deux grands défis pour le secteur

Le chiffre d'affaires des enseignes de la distribution a progressé de 6,6 % au troisième trimestre 2022 selon le panéliste IRI. Une telle performance n'avait pas été enregistrée depuis les confinements de 2020. Toutefois, depuis fin septembre, les volumes reculent suite à la hausse des prix. Les résultats des acteurs français, plutôt épargnés jusqu'à présent, devraient donc en pâtir. D'ailleurs, aux Etats-Unis, Walmart et Target ont lancé des avertissements sur leurs résultats.

Autre défi : la désorganisation logistique. D'après les données de NielsenIQ, le taux de ruptures a encore progressé dans les rayons pour atteindre 5,8 % fin octobre. Cela représente un manque à gagner de 3,5 milliards d'euros depuis le début de l'année. D'après Système U, ces troubles n'ont jamais été constatés depuis plus de cinquante ans. Les raisons sont multiples : à la fois climatiques, géopolitiques, logistiques, inflationnistes, et également liées aux comportements des consommateurs, qui stockent certains articles. En revanche la grève dans les raffineries paraît avoir eu peu d'impact car les enseignes sont parvenues à s'organiser.

Valeurs associées

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