Barclays a abaissé mercredi sa recommandation sur l'action de la banque française BNP Paribas
BNPP.PA , invoquant l'incertitude entourant les coûts potentiels d'un litige lié au rôle du groupe dans le conflit soudanais.
Le courtier britannique, qui passe de "surpondérer" à "pondération en ligne" sur la valeur, devient ainsi le premier à abaisser la note de BNP Paribas en raison de la décision rendue vendredi par la justice américaine, qui a reconnu la banque française coupable d'avoir aidé le gouvernement soudanais à commettre des exactions en fournissant des services qui violaient les sanctions de Washington.
La banque a été condamnée à verser un total de 20,5 millions de dollars (17,58 million d'euros) de dommages et intérêts.
Barclays estime que l'incertitude autour de ce dossier devrait perdurer un certain temps, compte tenue de la procédure d'appel annoncée par la banque et du manque de détails disponibles.
"L'issue de l'appel revêt une importance particulière, mais le délai moyen avant l'appel est de huit mois (selon BNP), ce qui laisse présager une incertitude prolongée autour de cette question. Il est également important de noter que même dans ce cas, nous ne pouvons prédire l'issue de l'appel", écrivent les analystes de Barclays dans une note publiée mercredi.
Selon les avocats des trois plaignants, ce verdict va également permettre à plus de 20.000 réfugiés soudanais résidant aux États-Unis de réclamer à leur tour des dommages et intérêts à la banque, un scénario potentiel à l'origine d'une chute de plus de 7% du titre BNP Paribas lundi.
Cependant, BNP Paribas n'a pas constitué de provisions pour ce litige dans ses comptes du troisième trimestre, a précisé mardi son directeur financier, Lars Machenil, qui a également minimisé le risque d'une action collective.
"L'issue finale dépendra de l'indemnisation accordée à chaque plaignant. La décision rendue la semaine dernière, qui prévoit une indemnisation de 6 à 7 millions de dollars par personne, ne correspond pas nécessairement au montant final, et le nombre réel de plaignants fait l'objet d'un certain désaccord", souligne Barclays.
"Bien qu'elle n'ait pas manifesté cette intention, il existe également une possibilité théorique que BNP Paribas accepte un règlement à l'amiable", note-t-il.
Au-delà du risque financier, il existe également un risque théorique que la BCE limite le rachat d'actions ainsi que les distributions aux actionnaires jusqu'à ce que la situation soit clarifiée, ajoute le courtier, qui précise toutefois que ce n'est pas son scénario de base.
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)

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