( AFP / MIGUEL MEDINA )
Le géant bancaire espagnol Banco Santander a confirmé mardi ses objectifs financier pour 2024 après avoir dégagé un bénéfice en forte hausse au troisième trimestre, malgré l'impact de la baisse des taux d'intérêt en Europe et aux Etats-Unis.
La première banque espagnole a dégagé 3,25 milliards d'euros de profits net entre juillet et septembre, soit 12% de plus que les 2,9 milliards engrangés sur la même période il y a un an, selon les résultats rendus publics par l'entreprise.
Ce chiffre est légèrement supérieur à celui du deuxième trimestre (3,2 milliards) et dépasse les attentes des analystes interrogés par le fournisseur d'informations financières Factset, qui tablaient en moyenne sur 3,1 milliard de profits.
Il porte à 9,3 milliards d'euros les profits engrangés par le groupe bancaire sur les neuf premiers mois de l'année, soit un record. Ce chiffre pourrait lui permettre de franchir pour la première fois cette année les 12 milliards de bénéfice net.
"Nous avons obtenu une croissance forte", marquée par des revenus "en hausse" et une offre de crédit "solide", qui ont compensé la hausse des coûts, s'est félicitée dans un communiqué la présidente de Santander, Ana Botin.
"Tout cela démontre la force de notre activité", marquée par une forte "diversification" sectorielle et géographique, a-t-elle poursuivi, en indiquant que le groupe confirmait ses objectifs financiers pour 2024.
Santander, fortement implanté en Europe et en Amérique latine, a ainsi dégagé un produit net bancaire - équivalent de son chiffre d'affaires - de 34,7 milliards d'euros, soit 8% de plus qu'il y a un an.
Ce résultat a permis de compenser l'impact de la baisse des taux d'intérêt aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et dans l'Union européenne, mais aussi le recul du peso mexicain et du real brésilien par rapport au dollar.
Au vu de ces résultats, Santander se dit "convaincu" qu'il poursuivra "sur cette lancée jusqu'à la fin de l'année et en 2025", malgré "un environnement géopolitique de plus en plus volatile".
Le groupe, qui enchaîne depuis plusieurs trimestres les résultats records, est en "bonne voie pour atteindre ses prévisions" pour 2024, abonde dans une note l'agence Jefferies, qui salue une "dynamique solide", notamment en Espagne et en Pologne.
Malgré ces bons résultats, le titre Santander s'affichait en baisse de 3% à 08H40 GMT à la Bourse de Madrid, dans un marché en léger recul lui aussi (-0,3%).
La publication de ces chiffres survient en plein débat, en Espagne, sur l'avenir d'un impôt exceptionnel sur les grands groupes énergétiques et bancaires, initialement instauré pour deux ans, mais que le gouvernement souhaite pérenniser au-delà de 2024.
Cette décision a suscité de vives réactions de la part des entreprises concernées, engagées dans un bras-de-fer avec l'exécutif pour tenter de le dissuader de mener à bien ce projet.
Cette mesure peut nuire à "la croissance", a ainsi mis en garde jeudi dernier Ana Botin, lors d'un forum bancaire à New-York. "On doit autoriser les entreprises à gagner de l'argent", a-t-elle ajouté.
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