Le géant bancaire espagnol Banco Santander a annoncé mercredi réviser à la hausse ses objectifs financiers pour 2024 après avoir dégagé un bénéfice record au premier semestre, grâce à l'amélioration de ses marges et à l'arrivée de nouveaux clients.
( AFP / GABRIEL BOUYS )
La première banque espagnole, fortement implantée en Europe mais aussi en Amérique latine, a dégagé 6,06 milliards d'euros de profit net sur les six premiers mois de l'année, contre 5,24 milliards d'euros lors du premier semestre 2023.
Ce montant, qui constitue un nouveau record semestriel pour l'entreprise, est conforme aux attentes des analystes interrogés par le fournisseur d'informations financières Factset, qui tablaient sur six milliards d'euros de bénéfice net.
Il pourrait permettre au géant espagnol - qui a revu à la hausse ses objectifs pour 2024 avec un ratio de rentabilité supérieur à 16% - d'atteindre le cap symbolique des 12 milliards de profits sur l'exercice en cours, après le record de 11,08 milliards l'an dernier.
"Nous sommes confiants dans notre capacité à atteindre nos nouveaux objectifs grâce à la diversification de nos activités et de nos marchés", malgré "un environnement géopolitique incertain", a assuré dans un communiqué la présidente du groupe, Ana Botin.
Santander explique cette dynamique par la croissance de ses marges opérationnelles, par un meilleur contrôle de ses coûts et par une forte activité commerciale, avec l'arrivée de près de 4 millions de nouveaux clients, principalement au Brésil (+3,1 millions).
Ces arrivées ont permis de doper les dépôts (+2%), mais aussi l'octroi de crédit, qui a progressé de 2% pour atteindre 1,03 milliard d'euros, grâce au dynamisme du crédit à la consommation et de la banque d'investissement, selon le groupe.
Santander, devenue ces dernières années l'un des établissements bancaires les plus rentables en Europe, a ainsi dégagé un produit net bancaire - équivalent de son chiffre d'affaires - de 23,46 milliards d'euros, soit 12% de plus qu'il y a un an.
Ces bons résultats ont largement compensé la hausse des provisions faite par le groupe en raison de l'impôt exceptionnel sur les grands groupes financiers instauré début 2023 par le gouvernement de gauche espagnol, afin de financer des mesures de soutien au pouvoir d'achat.
Cet impôt, pour lequel Santander avait annoncé avoir provisionné 335 millions d'euros au début de l'année 2024, et contre lequel le groupe n'a cessé de ferrailler ces derniers mois, doit rapporter trois milliards d'euros en deux ans à l'Etat espagnol.
Cette mesure devait initialement prendre fin en 2024, mais l'exécutif a choisi de la pérenniser, en raison de la persistance d'une forte inflation qui l'a conduit à prolonger certaines mesures de soutien aux consommateurs.
Les chiffres du premier semestre ont été accueillis favorablement à la bourse de Madrid, où le titre Santander gagnait 2,42% à 14H15.
"Ce sont de bons résultats", ont salué de leur côté dans une note les analystes de XTB, tout en disant voir des "signes d'épuisement" pour la croissance du groupe en 2025, dont la baisse du nombre de crédits sur le marché espagnol.
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