Axa IM place le climat et la biodiversité au cœur de ses attentes en 2023
information fournie par Agefi Asset Management •13/04/2023 à 14:30
(NEWSManagers.com)
- La gouvernance durable vient en tête des attentes d’Axa IM pour la saison 2023 des assemblées générales (AG). La société de gestion prévient qu’elle pourra voter contre les administrateurs des entreprises qui n’ont pas suffisamment pris d’engagements liés à la biodiversité. Cette exigence s’inscrit dans le cadre de la politique renforcée d’Axa IM en matière de déforestation et de protection des écosystèmes comme membre fondateur de l’initiative Nature Action 100, avec l’intégration d’indicateurs développée avec Iceberg Data Lab et avec la nouvelle mesure de l’empreinte biodiversité dans le rapport Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD). «Si les progrès sont insuffisants, nous pourrions nous opposer au renouvellement des administrateurs, notamment du comité ESG ou développement durable », prévient Clémence Humeau, responsable de la gouvernance chez Axa IMPour certaines entreprises identifiées retardataires en matière de transition climatique (climate laggards), Axa IM pourra, après trois avertissements, désinvestir en dernier recours, alors que le co-dépôts de résolution, et le vote contre certaines résolutions fait également partie du mécanisme d’escalade pour l’ensemble des entreprises dans le périmètre d’engagement. Depuis l’an dernier, «nous avons identifié une dizaine d’entreprises retardataires dans le monde – essentiellement en Amérique du Nord et dans les pays émergents – et leur donnons trois ans pour mettre en œuvre des objectifs précis que nous avons identifiés correspondant à leurs problématiques spécifiques. Si les objectifs ne sont pas atteints, ces sociétés sortent de nos portefeuilles, parfois plus rapidement si la société n’est pas à l’écoute», précise Clémence Humeau. En 2023, Axa IM a déjà décidé de co-déposer trois résolutions externes dont l’une portant sur l’une de ces entreprises retardataires, notamment celle de Follow This chez Chevron.Des exigences élevées pour faire progresser les émetteurs A lire aussi: BNPP AM renforce ses exigences de féminisation des conseils dans le monde
Axa IM demande aux conseils d’administration de s’assurer de la mise en œuvre des résolutions d’actionnaires liées à l’ESG qui ont obtenu un soutien significatif. «En particulier en Amérique du Nord, ces résolutions consultatives demandent davantage de transparence. En l’absence de publication des informations demandées, nous pourrions voter contre des administrateurs», avertit Héloïse Courault, analyste gouvernance chez Axa IMPlus largement, Axa IM maintiendra un niveau élevé pour ses exigences en matière d’ESG. «Nous prévenons en amont les émetteurs des évolutions de critères de notre politique de vote, et adoptons une approche au cas par cas pour avoir les meilleures chances de les faire évoluer positivement», explique Clémence Humeau.La société de gestion regardera aussi de près la nomination d’anciens PDG comme présidents non-exécutifs. «Nous n’y sommes pas opposés par principe, mais estimons les risques d’ingérence plus élevés. Aussi, notre vigilance est accrue et nous demandons le maintien de mécanisme de contre-pouvoirs, comme un administrateur référentavec des pouvoirs renforcés, ou la tenue de conseil hors la présence d’exécutifs et de l’ancien PDG», ajoute Héloïse Courault. Axa IM sera également attentif à la transparence fiscale, en particulier pour les sociétés technologiques américaines.Doublement des engagements en 2022 A lire aussi: L’AFG se félicite du renforcement du dialogue actionnarial
Cette volonté se traduit en actes. L’an dernier, Axa IM a mené 596 initiatives d’engagements avec 480 entreprises, soit un doublement par rapport aux 283 initiatives de 2021 concernant 245 entreprises. Signe de l’importance de ce dialogue, 30% de ces engagements ont eu lieu avec des cadres dirigeants et des administrateurs, contre 25% en 2021. Pour s’assurer que cette politique d’engagement porte des fruits, Axa IM utilise des mécanismes d’escalade. «En fonction des risques et des typologies, nous ne nous contentons plus des échanges avec les relations investisseurs et l’équipe durabilité, et demandons des interlocuteurs plus seniors, explique Clémence Humeau. Nous pouvons ensuite faire pression en nous alliant avec d’autres investisseurs. Sinon, nous voterons contre le management ou soutiendrons des résolutions d’actionnaires en lien avec nos objectifs d’engagement pour accroître la pression. Plus rarement, nous déposons une résolution, avant le stade ultime du désinvestissement, qui est malheureusement aussi un renoncement à accompagner l’émetteur.»Depuis 2022, Axa IM a adapté sa politique d’engagement aux enjeux de durabilité en la divisant en deux volets. D’une part, l’«engagement avec objectif» (60% des initiatives), mené par des experts soutenus par les équipes d’investissement. D’autre part, le «dialogue durable» (40% des initiatives), dirigé notamment par les gérants et analystes crédit pour les entreprises dont l’amélioration des pratiques en matière de développement durable se traduit dans la rentabilité de long terme. En cas de faiblesses ou de progrès trop lents observés chez l’émetteur, Axa IM peut alors utiliser une politique d’escalade.La contestation se focalise sur les administrateursLe changement climatique reste au cœur des discussions (28% des engagements), tandis que la biodiversité (18%) monte en puissance. Un engagement sur cinq concerne toujours la gouvernance, vue par Axa IM comme un prérequis au déploiement approprié de pratiques et de politiques environnementales ou sociales.Lors de ses votes 2022 dans plus de 5.100 assemblées générales dans le monde, Axa IM a voté au moins une fois contre dans 60% des AG. Le taux d’opposition global est de 14%, avec 42% de ces votes contre portant sur les résolutions relatives au conseil d’administration, et 26% sur les rémunérations des dirigeants. «Le cumul des mandats et un taux de féminisation des conseils inférieur à notre exigence de 33% dans les pays occidentaux expliquent notamment nos oppositions», conclut Héloïse Courault.
Bruno de Roulhac
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