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Aviation: La faillite des petites compagnies sert les grandes
information fournie par Reuters 03/10/2017 à 17:23

AVIATION: LA FAILLITE DES PETITES COMPAGNIES SERT LES GRANDES

AVIATION: LA FAILLITE DES PETITES COMPAGNIES SERT LES GRANDES

par Victoria Bryan

BERLIN (Reuters) - D'abord Alitalia, puis Air Berlin et maintenant Monarch Airlines: les compagnies aériennes européennes tombent comme des mouches mais leur chute devrait permettre aux plus fortes d'entre elles d'augmenter leurs profits.

Le malheur des unes fait le bonheur des autres, sous la forme d'avions, de créneaux horaires et de pilotes à saisir.

Moins de compagnies signifie également moins de sièges donc la possibilité d'augmenter les prix et d'alléger la pression sur les rendements qui plombe le secteur depuis des années.

Ces faillites sont également perçues comme le début d'une ambitieuse consolidation du transport aérien qui devrait aboutir à ce que l'Europe compte à peu près le même nombre de compagnies aériennes que l'Amérique du Nord.

"La rationalisation de capacités financièrement inefficaces est bonne pour le secteur dans son ensemble", estime Gerald Khoo, analyste chez Liberum.

Ces perspectives d'un environnement qui deviendrait plus favorable ont dopé les actions des grandes compagnies aériennes européennes en Bourse. Depuis le début de l'année, le titre Lufthansa a pris 98%, Air France-KLM 163% et IAG, la maison-mère de British Airways, 38%.

Ces compagnies commencent à penser hausse des tarifs et la troisième faillite, celle de Monarch Airlines lundi, devrait les y aider.

Le marché européen des vols court-courriers devrait enregistrer une croissance de seulement 3,2% cet hiver, en faisant abstraction de Monarch, d'Air Berlin et d'Alitalia, et des annulations de vols à grande échelle de Ryanair, selon Andrew Lobbenberg, analyste chez HSBC. La prévision antérieure donnait une croissance de 7,3%.

"La faillite (de Monarch), quoiqu'éprouvante pour son personnel, sa direction et ses passagers, sera bénéfique pour les revenus unitaires du secteur", écrit l'analyste dans une note.

PART DE MARCHÉ

En dépit des efforts déployés par Bruxelles, il y a un quart de siècle, pour le libéraliser, le transport aérien européen reste à la traîne de l'Amérique du Nord en termes de consolidation, où le nombre de grandes compagnies est passé de neuf à cinq dans les années 2000.

Les quatre premières compagnies européennes représentent 49% du marché des vols court-courriers, alors que les quatre premières nord-américaines en contrôlent 70%.

La dynamique de marché se reflète dans la rentabilité. Les compagnies nord-américaines dégageraient une marge bénéficiaire nette de 7,2% cette à année contre 3,7% en Europe, selon les données de l'Iata (Association internationale du transport aérien) publiées en juin.

Le directeur général de Ryanair Michael O'Leary estime qu'il ne restera que quatre ou cinq compagnies en Europe dans cinq ans: Ryanair, Lufthansa, Air France-KLM, IAG, et peut-être easyJet.

"L'Europe se consolidera de la même façon que le marché nord-américain", avait-il déclaré à Reuters après le dépôt de bilan d'Air Berlin en août.

Avant même l'annonce de la faillite de Monarch, Moody's estimait que le retrait d'Air Berlin et d'Alitalia serait positif pour les notes de crédit attribuées aux cinq premières compagnies européennes, à savoir Lufthansa, IAG, Air France-KLM, Ryanair et easyJet.

DES ACTIFS À SAISIR

A court terme, la faillite de Monarch bénéficie aux compagnies qui proposent des vols à partir du Royaume-Uni vers des destinations touristiques, comme easyJet, Ryanair et Jet2.com, explique l'analyste Gerald Khoo.

Comme Air Berlin, Monarch a souffert d'une concurrence âpre sur les liaisons vers l'Espagne et le Portugal, destinations privilégiées aux dépens de la Turquie, de l'Egypte et de la Tunisie, pour des motifs de sécurité.

Les grandes compagnies aérienne européennes s'intéressent maintenant aux actifs de leurs concurrentes laissés en déshérence. Lufthansa a fait une offre sur la plupart de ceux d'Air Berlin, espérant renforcer sa part de marché en Allemagne.

EasyJet se propose de racheter une trentaine d'avions de la deuxième compagnie allemande, et de reprendre ses équipages et ses créneaux horaires, principalement ceux de l'aéroport berlinois de Tegel.

Ryanair n'a fait aucune offre sur Air Berlin et a renoncé à Alitalia mais les analystes de Goodbody pensent que le groupe irlandais pourrait se rabattre sur les Boeing 737 MAX que Monarch avait commandés.

Les créneaux de Monarch sur les aéroports de Gatwick, Luton et Birmingham pourraient en intéresser d'autres, comme, croit-on, IAG, Wizz et Norwegian.

"A long terme, et en dépit de la pénurie actuelle de pilotes chez Ryanair, les grandes gagnantes seront la compagnie irlandaise, easyJet et peut-être Vueling (filiale d'IAG) qui pourrait y voir une chance de développer leurs activités vers l'Espagne à partir de quelques marchés régionaux", relève John Grand (JG Aviation Consultants).

(Avec Alistair Smout à Londres; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

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