Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Avec son usine des Hautes-Pyrénées, l'espagnol CAF s'impose sur le marché du tramway
information fournie par AFP 24/05/2025 à 17:02

Un hangar du constructeur ferroviaire CAF France, filiale du groupe espagnol CAF, à Bagnères-de-Bigorre, le 20 mai 2025 dans les Hautes-Pyrénées ( AFP / Matthieu RONDEL )

Un hangar du constructeur ferroviaire CAF France, filiale du groupe espagnol CAF, à Bagnères-de-Bigorre, le 20 mai 2025 dans les Hautes-Pyrénées ( AFP / Matthieu RONDEL )

Après avoir remporté plusieurs gros contrats en France, l'industriel ferroviaire espagnol CAF progresse sur le marché français des tramways, en concurrençant Alstom , grâce à son usine de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées).

"Quand on a des clients comme Marseille, Montpellier ou Tours, sur les tramways, on est désormais en première division. Donc il faut être au niveau de la première division des tramways en France", a déclaré Alain Picard, le directeur de la filiale française du groupe espagnol.

Après avoir connu des difficultés dans les années 1980 et 1990, CAF s'est relancé, d'abord en Amérique latine, a détaillé M. Picard, puis en Europe, où il réalise désormais la majeure partie de son chiffre d'affaires (11% en Espagne et 56% dans le reste du Vieux continent) qui s'établit pour 2024 à 4,2 milliards d'euros.

En France, l'implantation du groupe Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles, dont le siège est à Beasain, au Pays basque espagnol, remonte à l'acquisition de l'usine de Bagnères-de-Bigorre entre 2008 et 2010.

Alain Picard, directeur du constructeur ferroviaire CAF France, filiale du groupe espagnol CAF, à Bagnères-de-Bigorre, le 20 mai 2025 dans les Hautes-Pyrénées ( AFP / Matthieu RONDEL )

Alain Picard, directeur du constructeur ferroviaire CAF France, filiale du groupe espagnol CAF, à Bagnères-de-Bigorre, le 20 mai 2025 dans les Hautes-Pyrénées ( AFP / Matthieu RONDEL )

Ce site industriel, établi en 1862 par les menuiseries Soulé et depuis passé au secteur ferroviaire, est à l'époque moribond. En témoigne l'un de ses bâtiments qui semble aujourd'hui sur le point de s'effondrer -- et va être détruit, confie Alain Picard.

CAF a ensuite gagné quelques contrats importants: des rames de tramways à Nantes (2010), Besançon (2017) et Saint-Etienne (2017), les futurs Intercités Paris-Clermont et Paris-Toulouse (2019), la rénovation des trains du RER A (2020) et les nouveaux trains du RER B (avec Alstom).

- "Persévérant" -

Entre-temps, le groupe espagnol a encore accéléré en 2017 son développement en France, en acquérant pour 75 millions d'euros l'usine de Reichshoffen (Bas-Rhin), qu'Alstom devait céder pour obtenir le feu vert de Bruxelles à son rachat de Bombardier Transport.

Des employés travaillent sur une ligne de production de tramway du constructeur ferroviaire CAF France, filiale du groupe espagnol CAF, à Bagnères-de-Bigorre, le 20 mai 2025 dans les Hautes-Pyrénées ( AFP / Matthieu RONDEL )

Des employés travaillent sur une ligne de production de tramway du constructeur ferroviaire CAF France, filiale du groupe espagnol CAF, à Bagnères-de-Bigorre, le 20 mai 2025 dans les Hautes-Pyrénées ( AFP / Matthieu RONDEL )

Le site alsacien, doté d'un bureau d'étude et d'environ 900 employés, est aujourd'hui l'une des trois "usines socles" de CAF, explique Alain Picard, avec celles de Beasain et Saragosse. Bagnères-de-Bigorre est quant à elle une "usine satellite" de celle de Saragosse, à quatre heures de route de là.

Pour s'implanter en France, "il faut être persévérant", ajoute le dirigeant. "Mais on y a cru et ce site revit."

CAF est désormais devenu le premier concurrent d'Alstom, qui jouit d'une position ultra dominante sur le marché ferroviaire français, mais a vu filer plusieurs contrats récents aux mains de son rival espagnol: Montpellier (224 millions) et Marseille (57 millions) en 2022, puis Tours en mars, dont le montant n'a pas été dévoilé.

Ce succès s'accompagne toutefois d'une pression accrue: CAF accuse des retards de livraison, notamment concernant les rames du RER B et les trains Oxygène dédiés à la ligne Paris-Clermont de la SNCF.

Le site de Bagnères doit donc suivre la cadence. "On nous a passé des commandes, il faut que les tramways que nous livrons le soient à temps et soient d'un niveau de qualité remarquable. Bagnères, c'est la vitrine du savoir-faire des tramways de CAF", souligne M. Picard.

Des employés travaillent sur une ligne de production de tramway du constructeur ferroviaire CAF France, filiale du groupe espagnol CAF, à Bagnères-de-Bigorre, le 20 mai 2025 dans les Hautes-Pyrénées ( AFP / Matthieu RONDEL )

Des employés travaillent sur une ligne de production de tramway du constructeur ferroviaire CAF France, filiale du groupe espagnol CAF, à Bagnères-de-Bigorre, le 20 mai 2025 dans les Hautes-Pyrénées ( AFP / Matthieu RONDEL )

Pour cela, le groupe basque a investi 10 millions d'euros sur le site de Bagnères-de-Bigorre et fait grimper les effectifs sur place de 80 à 223 employés en trois ans, afin de pouvoir multiplier les cadences par six.

"Aujourd'hui, on monte en cadence, donc on est à un tramway à peu près par mois. On va passer, à la rentrée, à trois, quatre tramways par mois. Ce qui explique les investissements et les recrutements. Et là, ça va dépoter", explique M. Picard.

CAF attend désormais le résultat d'un appel d'offres de la ville de Grenoble et regarde sereinement vers l'avenir. "On est à peu près sûrs que les commandes repartiront après les municipales" de 2026, glisse Alain Picard.

Valeurs associées

18,475 EUR Euronext Paris -1,23%
1,130 CAD TSX 0,00%
3,980 CAD TSX -3,16%

1 commentaire

  • 19:22

    CAF casse les prix pour obtenir des contrats ... La suite est assez prévisible.


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • Top 5 IA du 23/05/2025
    information fournie par Libertify 24.05.2025 05:00 

    Au programme ce matin : Apple , FDJ United , Hermès , TotalEnergies , VusionGroup . Chaque matin à 7 heures, retrouvez le top 5 vidéo des valeurs sélectionnées par Libertify grâce à l'intelligence artificielle. Un point synthétique en images sur les titres qui ... Lire la suite

  • Un trader travaille sur le parquet de la Bourse de New York (NYSE) à New York, États-Unis
    information fournie par Reuters 23.05.2025 22:44 

    par Chibuike Oguh La Bourse de New York a fini en baisse vendredi, terminant la semaine dans le rouge, après les menaces de Donald Trump d'infliger des droits de douane supplémentaires sur les importations américaines en provenance de l'Union européenne et sur ... Lire la suite

  • Un opérateur à la Bourse de New York, le 23 mai 2025. ( AFP / TIMOTHY A. CLARY )
    information fournie par AFP 23.05.2025 22:40 

    La Bourse de New York a terminé en berne vendredi, les investisseurs jouant la carte de la prudence après que Donald Trump a suggéré d'imposer des droits de douane de 50% sur les biens importés depuis l'UE et une surtaxe de minimum 25% sur les produits Apple . ... Lire la suite

  • Un opérateur à la Bourse de New York, le 12 mai 2025. ( AFP / ANGELA WEISS )
    information fournie par AFP 23.05.2025 22:13 

    La Bourse de New York a terminé en berne vendredi, les investisseurs jouant la carte de la prudence après que Donald Trump a suggéré d'imposer des droits de douane de 50% sur les biens importés depuis l'UE et une surtaxe de minimum 25% sur les produits Apple . ... Lire la suite

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.