
( AFP / LUDOVIC MARIN )
L'Etat, qui souhaite depuis mars racheter les "activités stratégiques" du géant français de l'informatique en difficulté Atos , a acquis une action de préférence de sa filiale de supercalculateurs pour obtenir un droit de veto, est-il indiqué dans le Journal officiel jeudi.
"C'est un signal très clair de notre détermination à protéger les actifs stratégiques d'Atos", avait déclaré en avril l'ancien ministre de l'Economie Bruno Le Maire, juste après avoir annoncé son intention d'acquérir cette action de préférence de la filiale Bull, constructeur des supercalculateurs d'Atos, en grande difficulté après la perte de plusieurs contrats.
Les actions de préférence accordent à leur propriétaire des avantages supplémentaires par rapport à une action ordinaire, comme un droit de veto sur certaines décisions, par exemple sur le rachat par une société étrangère du capital de la filiale.
Cette action de préférence vise à "préserver les intérêts souverains de l'État français", indiquait Atos dans un communiqué de presse début octobre.
Elle a été accordée à l'Etat en échange d'un prêt de 50 millions d'euros à Bull.
Joint par l'AFP, le groupe n'a pas souhaité faire de commentaire.
L'Etat avait fait part dès mars de son intention d'acquérir les "activités stratégiques" de l'ancien fleuron national de l'informatique, de peur qu'elles ne "passent dans les mains d'acteurs étrangers".
En juin, il avait fait une offre de 700 millions d'euros pour l'activité de supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, les contrats avec l'armée française et des produits de cybersécurité.
Une proposition qui n'était pas au goût d'Atos, qui a transmis une nouvelle offre.
Les deux parties ont indiqué début octobre poursuivre les négociations.
Atos a perdu plus de 90% de sa valeur en Bourse depuis le début de l'année et a revu à la baisse ses projections pour la période 2024-2027. Un plan de sauvegarde accélérée a été validé fin octobre par la justice.
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