(AOF) - Atos se replie de 3,34% à 0,79 euro sur la place parisienne. Le groupe d'informatique a révisé à la baisse ses performances financières pour la période 2024-2027 afin de "refléter les résultats du premier semestre 2024". Il s'attend désormais à ce que son chiffre d'affaires ressorte à 9,7 milliards d'euros en 2024, contre les 9,8 milliards prévus précédemment, soit une décroissance de 4% par rapport à 2023. L'entreprise en difficulté anticipe également des charges d'intérêts en numéraire, une génération de trésorerie et un levier de financement plus faibles que prévu sur la période.
Atos anticipe une marge opérationnelle de 2,4% (contre 2,9%) et une variation de trésorerie négative à hauteur de 783 millions d'euros (contre -634 millions d'euros auparavant).
Bien que le flux de trésorerie disponible en 2026 devrait être inférieur d'environ 215 millions d'euros aux prévisions initiales, le groupe anticipe toujours un flux de trésorerie disponible positif en 2026 et une variation de trésorerie avant remboursement de la dette positive à 138 millions d'euros.
A l'horizon 2027, les revenus sont attendus à 10,6 milliards d'euros, contre 11,046 milliards auparavant et la marge opérationnelle à 9,9% (contre 9,4%).
"Si cette révision à la baisse est relativement limitée au regard de la dynamique actuelle et ne remet pas en cause les paramètres de la restructuration financière, il existe un risque que de nouvelles révisions soient nécessaires", commente Invest Securities.
Atos doit présenter son plan de restructuration au tribunal de commerce, le mois prochain.
Fin juin, un accord a été trouvé avec ses banques et ses créanciers (qui reprendront eux-mêmes la société) sur les modalités de sa restructuration financière.
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/ Points-clés /=
- Leader international de la transformation numérique, du calcul haute performance et des infrastructures liées aux technologies de l’information, créé en 1997, n°1 européen du cloud, de la cybersécurité et des supercalculateurs ;
- Activité de 1O,7 Mds€, répartie en 2 divisions : Eviden -digital, big data & sécurité- pour 48 % des ventes, et Tech Fondations pour 51 % -infrastructures et environnements de travail connectés ;
- Chiffre d’affaires réalisés à 30 % en Europe du nord et Asie-Pacifique, 23 % en Europe centrale, 23 % dans les Amériques puis 21 % en Europe du sud ;
- Ambition : maximisation de la valeur via la division du groupe en 2 entités distinctes - Tech Fondations pour l’infrastructure, le cloud privé et les plateformes et Eviden pour le digital , le big data et la cybersécurité ;
- Capital ouvert (9,96 % pour le fonds de pension Siemens, 2,2 % pour les salariés et, depuis décembre 2023, 11,4 pour Onepoint) ;
- Présidence du conseil de 12 administrateurs assurée, depuis octobre 2023, par Jean_Pierre Mustier, la direction générale étant portée par Paul Saleh, assisté de Carlo d’Asaro Biondo, « general manager ».
=/ Enjeux /=
- Agilité du modèle d’affaires :
- entravée par le retard de la scission du groupe entre Eviden et Tech Fondations,
- focalisée depuis un an sur le redressement financier, ni les cessions, d’un montant prévu de 400 M€ pour 2024, ni les disponibilités & l’autofinancement libre ne permettant le paiement des échéances obligataires, notamment pour les emprunts 2025
- notable par sa force d’innovation développée dans 18 centres de R&D avec un portefeuille de 3 000 brevets fondée sur l’ open innovation via les partenariats avec les centres universitaires (informatique quantique, calculateurs exaflopiques, intelligence artificielle, HPC,) et des alliances avec d’autres acteurs industriels (AWS, Dell, Google, Huma…)
- Stratégie environnementale de neutralité carbone en 2028 et de réduction de moitié des émissions d’ici 2025 vs 2021 :
- Bonne visibilité avec un carnet de commandes égal au chiffre d’affaires ;
- Situation financière très dégradée -2,23 Mds€ de dette, flux de trésorerie négatif de 1,1 Md€-, la restructuration en cours étant soutenue par la majorité des créanciers et banquiers via des « Nouveaux financements sécurisés » et un accord de Lock-up.
=/ Défis /=
Après les pertes accusées en 2021, 2022 et 2023 (3,4 Mds€) et les refus successifs de repreneurs potentiels d’Eviden ou Tech Fondations (Thales, Airbus, EPEI…), défiance des investisseurs à l’égard de la gouvernance (signalement à l’Autorité des marchés financiers de graves dysfonctionnements dans le conseil par l’un des administrateurs, montée de Onepoint dans le capital du groupe…);
- Vers un probable rachat par l’Etat français des activités « souveraines » et interrogations persistantes sur l’émergence d’actionnaires significatifs ; ;
- Après l’ouverture, fin juillet, d’une procédure de sauvegarde accélérée, vers la conversion de près de la moitié de la dette en action et une augmentation de capital ;
- Réalisation des objectifs chiffrés :
- revenus : 9,9 Mds€ en 2024, 10,2 Mds€ en 2025, 10,8 Mds€ en 2026,
- marge opérationnelle : 4,3 % en 2024, 6,3 %en 2025, 8,6 Mds€ en 2026,
- résultat net : -13 M€ en 2024, 202 M€ en 2024, 788 M€ en 2026,
- génération de flux de trésorerie positifs à partir de 2026 ;;
- Suppression du dividende.
En savoir plus sur le secteur Informatique / ESN (entreprises de services du numérique)
En avant toute dans l'IA générative
Les entreprises du numérique ont déjà commencé à adapter leurs offres et leurs pratiques à cette évolution, qui mixe ChatGPT et système d'information. Les cas d'usage les plus développés portent sur les centres d'appels avec l'intervention des chatbots ou dans le marketing, pour générer du texte ou des images de façon automatique. Le potentiel est énorme et Accenture France ambitionne de réaliser 30% de son activité avec le créneau data & IA à horizon 2025. Leader mondial du marché, Accenture a annoncé 3 milliards de dollars d'investissement sur trois ans dans ce domaine, avec un doublement du nombre d'employés dédiés pour atteindre 80.000 (sur 738.000 au total). Quant au leader français du secteur, Capgemini, il vise un investissement de 2 milliards d'euros durant les trois prochaines années, et 60.000 collaborateurs spécialisés (sur 360.000 actuellement).
L'intelligence artificielle désormais régulée en Europe
Il a été tenté de trouver un équilibre entre la volonté de protéger les droits fondamentaux des citoyens et celle de ne pas brider le développement des start-up européennes. Les associations française et allemande des entreprises du numérique, Numeum et Bitkom, avaient d'ailleurs réclamé un règlement européen sur l'intelligence artificielle (AI Act) favorable à l'innovation pour l'IA en Europe et sans règles trop contraignantes, notamment pour les IA génératives. L'approche européenne consiste à imposer des obligations pour les systèmes d'IA à haut risque, classés de faible à inacceptable. Pour la réglementation de l'IA générative (les systèmes de type ChatGPT), l'UE a établi des exigences plus fortes pour les modèles les plus puissants.
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