
( AFP / JULIE SEBADELHA )
Le réassureur Scor a annoncé vendredi avoir été mis en examen pour "des faits imputés à une association qui aurait tenté de faire obstacle à l’acquisition de PartnerRe par le groupe Covéa en 2022".
Le groupe indique avoir été mis en examen "en raison de l’implication personnelle alléguée dans certains de ces faits de Monsieur Denis Kessler", à l'époque "président non exécutif" du conseil d'administration de Scor, aujourd'hui décédé.
Cinq personnes, dont des figures du monde de l'assurance, avaient été mises en examen fin 2023, soupçonnées d'avoir participé à une opération visant à saboter le rachat par Covéa du réassureur PartnerRe, qui a été finalisé au cours de l'été 2022 pour un montant de 7,9 milliards d'euros.
Selon une source proche du dossier, parmi les personnes mises en examen figurent Adrien Couret, directeur général du réseau mutualiste Aéma Groupe (Macif, Aesio...), mais aussi Jean-Claude Seys, qui n'est autre que le fondateur de Covéa.
Selon le ministère public, la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée financière (Junalco) a reçu en 2022 une plainte du groupe Covéa pour tentative d'escroquerie, à la suite de multiples procédures engagées par une structure baptisée l'Association de sauvegarde des principes mutualistes (ASPM).
Un juge d'instruction financier parisien a été saisi mi-juin 2022, chargé d'enquêter sur de possibles tentatives d’escroquerie et d'extorsion puis, un an plus tard, sur des faits de dénonciation calomnieuse et corruption passive, d'après le ministère public.
Aéma "ne souhaite faire aucun commentaire concernant la procédure en cours", a indiqué un porte-parole du groupe à l'AFP. Covéa n'a pas fait de commentaires non plus.
Depuis plusieurs années, Covéa, mastodonte français de l'assurance avec 11,6 millions de sociétaires et clients revendiqués en France, cherchait à se développer dans la réassurance, c'est-à-dire à devenir également un assureur des assureurs.
En 2018, il avait voulu mettre la main sur le français Scor, une tentative à l'origine d'un terrible conflit médiatique et judiciaire entre les deux parties.
Il s'était ensuite tourné vers le réassureur PartnerRe, basé aux îles Bermudes.
Denis Kessler, longtemps figure du patronat français, qui fut un temps à la tête de Scor, décédé en juin 2023, avait lui aussi fait l'objet d'une perquisition dans ce dossier.
Scor "conteste fermement avoir eu la moindre implication directe ou indirecte dans les actes reprochés à cette association", a écrit le groupe vendredi dans un communiqué.
"Cette mise en examen n’impacte aucunement la capacité du groupe à poursuivre ses activités dans le cours normal des affaires", a-t-il ajouté.
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