
Le logo d'Arcelormittal sur un site de production. (Crédit: / Wikimedia Commons)
Les annonces de mesures de soutien à l'économie chinoise distillées au cours des dernières semaines par Pékin ont redonné de l'élan au titre du groupe sidérurgique, tombé dans une forme de léthargie, à l'image de l'économie de l'empire du Milieu. Mais ce sursaut s'est avéré fragile, dans la mesure où il est difficile d'établir d'ores et déjà si les stimuli - d'ordre monétaire, avec le repli des taux d'intérêt et hypothécaires de la banque centrale, mais aussi de soutien au marché immobilier avec des règles plus souples pour les acquéreurs de logements - auront un réel impact sur la croissance chinoise. Les tentatives précédentes ayant échoué.
La reprise du marché chinois de l'acier, si elle prend forme, ne se traduira pas directement dans les volumes produits par ArcelorMittal , absent de ce pays, mais elle assainira le marché mondial, aujourd'hui submergé par les exportations à bas coût des aciéristes chinois, et, par corollaire, atténuera la pression baissière sur les prix.
De grandes ambitions
La stratégie du sidérurgiste consiste depuis plusieurs années à investir dans les zones à forte croissance, au Brésil, en Afrique, aux Etats-Unis et en Inde, un pays où la demande d'acier devrait doubler au cours des dix prochaines années, tirée par sa croissance dynamique, ses projets d'infrastructures et sa volonté de développer son industrie manufacturière (le slogan de Modi «Make in India»).
Le groupe est présent sur place depuis 2019 et le rachat d'Essar Steel, en association avec Nippon Steel. La société détenue à 60% a été rebaptisée AM/NS India. Intégrée sur toute la chaîne de valeur, comme sa maison mère, elle produit aujourd'hui environ 8 millions de tonnes d'acier (soit une part de marché nationale de 6%). Son objectif, en bonne voie de réalisation, vise à doubler sa capacité de production pour la porter à 15 millions de tonnes d'ici à 2026, ce qui devrait conduire l'Ebitda de 1 milliard de dollars actuellement à 2,5 milliards (sur une base normalisée) à l'échéance (le groupe n'intègre dans ses résultats que sa quote-part de bénéfice net, les deux associés se partageant les droits de vote).
Les ambitions d'AM/NS India ne s'arrêtent pas là: cette filiale projette d'étendre sa capacité de production à 40 millions de tonnes d'ici à la fin de la décennie, en poursuivant l'extension de sa principale usine (à Hazira) et en construisant deux sites sur la côte est du pays, ce qui lui permettrait de rivaliser avec ses principaux concurrents locaux sur un marché en croissance.
Nous conseillons d'acheter la valeur. L'intégration en amont du groupe et ses projets d'expansion sur les marchés à fort potentiel lui permettent de résister sans trop de dommages à la crise du secteur.
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