L'aval du gendarme français des marchés marque une nouvelle étape, quatre mois après l'annonce du gouvernement, qui avait officialisé mi-juillet sa volonté de contrôler à 100% le géant national de l'énergie.

EDF connaît des difficultés financières à cause d'un recul record de sa production électrique ( AFP / SAMEER AL-DOUMY )
L'AMF a validé mardi 22 novembre le projet de rachat complet d'EDF lancé début octobre par l'Etat français, qui détient déjà 84% du capital de l'entreprise. L'AMF a jugé "conforme" aux règles boursières le projet d'offre publique d'achat (OPA) simplifié, déposé le 4 octobre, indique-t-elle dans un communiqué publié mardi soir.
Ce projet prévoit l'acquisition auprès des autres actionnaires des 16% du capital que l'Etat ne détient pas encore, au prix de 12 euros par action. L'acquisition de ces titres est supposée se dérouler jusqu'au 8 décembre et l'AMF n'a pas évoqué mardi soir de changement de calendrier. Elle compte publier "sa décision motivée dans un délai rapide".
L'Etat-actionnaire espère obtenir, à la clôture de l'OPA, 90% du capital, seuil à partir duquel une procédure de retrait obligatoire de la Bourse peut être lancée pour récupérer des titres. Le gouvernement avait officialisé mi-juillet sa volonté de contrôler à 100% l'énergéticien français.
Pour l'Etat, qui veut construire six réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR, avec une option pour huit autres, cette opération chiffrée à 9,7 milliards d'euros est stratégique et vise aussi à envoyer un signal de confiance aux investisseurs de dette.
Grogne des petits actionnaires
EDF connaît des difficultés financières à cause d'un recul record de sa production électrique, conséquence de l'indisponibilité d'une partie de son parc nucléaire en raison de problèmes de corrosion, de maintenances programmées et d'un mouvement social, mais aussi en raison du bouclier tarifaire qui protège les Français de hausses trop importantes du prix de l'énergie.
Au total en 2022, la chute de cette production va entamer la rentabilité d'EDF, pesant à hauteur de 32 milliards d'euros sur l'excédent brut d'exploitation (Ebitda), et la dette du groupe pourrait atteindre le montant total record de 60 milliards d'euros à la fin de l'année.
Depuis le début de l'opération, des petits actionnaires (majoritairement des salariés et anciens salariés) contestent l'avis "favorable" pris le 27 octobre par le conseil d'administration quant à la renationalisation du groupe au prix de 12 euros par action et réclament a minima 15 euros. Ils ont intenté plusieurs actions juridiques, sans avoir obtenu gain de cause jusqu'à maintenant. Dernière démarche en date, ils ont assigné EDF en justice lundi pour des manquements aux obligations d'informations et un conflit d'intérêt concernant l'actuel président du groupe.
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