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La Grèce se prépare à voler en solo sur le marché obligataire
information fournie par Reuters 19/07/2018 à 16:25

    * La Grèce sortira du plan de sauvetage en août
    * Le pays devra se financer sur le marché obligataire
    * Une intégration dans le QE pourrait aider
    * Un relèvement de la note de la Grèce aussi
    * Graphique interactif : https://tmsnrt.rs/2JUpyOV

    par Dhara Ranasinghe
    LONDRES, 19 juillet (Reuters) - Longtemps bannie du marché
obligataire, la Grèce semble être en voie de rédemption.
    Après des années d'austérité, la sortie de son troisième
plan de sauvetage, d'un montant de 86 milliards d'euros, en août
marquera la fin d'une ère durant laquelle le pays a fait défaut
et a manqué de peu de sortir de la zone euro.
    La Grèce, qui a reçu au total 260 milliards d'euros d'aide
financière depuis 2010, sera le dernier des pays membres de
l'Union européenne à être sorti d'affaires, après l'Irlance en
2013, l'Espagne et le Portugal en 2014, et Chypre en 2016. 
    Désormais, le pays a besoin d'attirer les investisseurs de
long terme sur son marché obligataire afin de pouvoir se
financer de manière indépendante une fois sorti du plan d'aide
international.
    L'inclusion de la dette grecque dans le programme d'achats
d'actifs (dit d'assouplissement quantitatif, QE) de la Banque
centrale européenne (BCE) constituerait un premier signal
important.
    Pour que ses emprunts soient inclus dans le QE, la Grèce
devra réussir un examen minutieux de la BCE sur la gestion
durable de sa dette. Une telle réussite est peu probable dans
l'immédiat: le pays doit encore mettre en oeuvre les réformes
exigées en juin par ses créanciers afin de faire baisser son
endettement. 
    Le ratio de la dette au produit intérieur brut (PIB) de la
Grèce atteint près de 180%, soit le taux d'endettement le plus
élevé des pays de la zone euro. 
   
    
    Les analystes de HSBC soulignent toutefois que la Grèce est
considérée comme un cas à part par les autorités de la zone
euro, ce qui pourrait induire une certaine indulgence sur les
conditions nécessaires à l'intégration dans le QE.
    Si la BCE se dit satisfaite de la soutenabilité de la dette
de la Grèce, cela ouvrira la voie à une éventuelle intégration
de ses obligations dans les derniers mois du QE - qui doit
s'achever en décembre - ou a minima dans le programme de
réinvestissement des titres échus et acquis dans le cadre du QE.
    "Nous pensons que l'accord signé en juin avec l'Eurogroupe a
significativement augmenté les chances que la dette grecque soit
incluse dans les achats d'actifs de la BCE", indique François
Cabau, économiste chez Barclays. 
    Il estime que la BCE pourrait acheter jusqu'à trois
milliards d'euros de dette grecque.
    
    DES INVESTISSEURS PRIVÉS ENCORE PEU PRÉSENTS
    L'amélioration du sentiment autour de la Grèce a permis une
forte détente des rendements obligataires du pays : le rendement
à 10 ans est retombé autour de 3,8%  GR10YT=RR , contre 40% au
plus fort de la crise, et celui à deux ans a perdu 60 points de
base cette année, à 1,05%  GR2YT=TWEB , bien en-dessous de son
équivalent américain.  US2YT=RR  
    
    
    La taille réduite du marché obligataire grec, associée à la
faiblesse des volumes et à une notation dégradée, a néanmoins
poussé de nombreux investisseurs à éviter la dette grecque ces
dernières années, au profit de marchés plus liquides et
accessibles.
    Environ 83% de la dette existante de 332 milliards d'euros
de la Grèce est détenue par des établissements publics, le reste
étant aux mains de fonds d'investissement, de banques et de
fonds de pension locaux.
    Le marché obligataire grec représente une quarantaine de
milliards d'euros et ne constitue donc qu'une très faible partie
des 2.000 milliards d'obligations échangées sur les marchés
allemand, français et italien.
    Athènes n'a aucune urgence à se financer rapidement sur le
marché obligataire. Selon UBS, le pays doit encore recevoir un
versement final de 15 milliards d'euros dans le cadre du plan de
sauvetage, ce qui lui permettrait de disposer d'une réserve de
liquidités de 24 milliards d'euros.
    La Grèce aurait ainsi de quoi se financer jusqu'en 2020 mais
une nouvelle émission de dette pourrait accroître la liquidité
de son marché.
    Des stratèges obligataires estiment qu'une adjudication de
dette grecque à dix ans pourrait atteindre un rendement
d'environ 4%; un taux relativement attractif au regard des
rendements allemand (0,34%) et italien (2,5%) de même échéance. 
    En février, un adjudication d'obligations grecques à sept
ans avait rencontré une forte demande, ce qui avait été perçu
comme un test décisif de l'intérêt des créanciers privés.
    Mais jusqu'à maintenant, les investisseurs privés qui ont
montré de l'intérêt pour la dette grecque tendent à être ceux
qui ont le goût et l'habitude de prendre des risques et qui ont
acheté du papier grec tout au long de la crise.
    C'est notamment le cas des hedge funds, comme l'américain
Japonica Partners qui a acheté de la dette grecque en 2012, au
plus fort de la crise, et a continué à investir depuis.
    "Notre équipe de recherche a découvert nombre d'idées
fausses et une sous-valorisation relative importante, avec au
centre de cela une dette mal calculée et exagérée", explique le
directeur financier Christopher Magarian.
    
    UN COUP DE POUCE ATTENDU DES AGENGES DE NOTATION
    Un relèvement de la note de crédit de la Grèce par les
agences de notation constituerait un autre signal fort pour les
investisseurs.
    Bien que Standard and Poor's et DBRS aient relevé récemment
leur notation, la dette de la Grèce est toujours notée B+, B3 et
B par les trois principales agences, soit cinq à sept crans en
dessous de la catégorie investissement. 
    A titre d'exemple, la note B3 apposée par Moody's classe la
Grèce au même rang que l'Angola, l'Egypte et l'Equateur. 
    Ces notations ont pour conséquence d'exclure le pays des
principaux indices obligataires utilisés comme des références de
marché par les investisseurs.
    "La Grèce est un actif qui n'est pas dans un marché de
référence des pays développés ni des pays émergents, ce qui en
fait une sorte de 'no-man's land' financier", souligne Mark
Dowding, gérant chez BlueBay Asset Management.
    Pour intégrer l'indice Markit iBOXX EURO de la zone euro,
dont la valeur de marché atteint plus de 6.000 milliards
d'euros, la Grèce a besoin d'avoir au moins une notation moyenne
de BBB. Cela pourrait prendre un certain temps, étant donné
qu'il a fallu cinq ans au Portugal pour renouer avec la
catégorie investissement.
    Pour certains investisseurs toutefois, l'inclusion de la
dette grecque dans les indices de référence est devenue moins
importante que la notation en elle-même. Un relèvement de cette
note pourrait suffire à les convaincre d'investir dans du papier
émis par Athènes.
    
    

    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
Greek debt IMG    https://tmsnrt.rs/2JUpyOV
Greece sovereign ratings    https://reut.rs/2Lckylp
Greece's debt-to-GDP ratio    https://reut.rs/2NI1n4m
Greece's 10-year bond yield    https://reut.rs/2NLfwhb
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (Avec Eleftherios Papadimas à Athènes, Abhinav Ramnarayan à
Londres, graphiques réalisés par Ritvik Carvalho et Léa
Desrayaud, Blandine Hénault pour le service français, édité par)
 

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