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L'ordinateur quantique, une puissance sans égal mais en devenir
information fournie par Reuters 19/07/2018 à 16:31

    * De multiples champs d'application
    * Mais la recherche avance lentement

    par Samuel Kahn
    PARIS, 19 juillet (Reuters) - Systèmes de chiffrement
inviolables, avancées fulgurantes dans la recherche sur
l'intelligence artificielle et traitements médicaux
personnalisés : telles sont les promesses de l'informatique
quantique, aux puissances de calcul sans précédent, estiment des
analystes et des industriels.
    Les chercheurs misent sur les propriétés quantiques de la
matière pour dépasser les limites des ordinateurs actuels qui
arrivent à une limite de performance, afin d'aider les secteurs
nécessitant de grandes quantités de données, comme la gestion
des stocks d'une entreprise ou encore la réalisation de calculs
complexes permettant de créer de nouvelles molécules.
    "La loi de Moore n’est plus valable depuis les trois
dernières années", a déclaré à Reuters Cyril Allouche, directeur
du laboratoire de recherche quantique d'Atos  ATOS.PA , faisant
référence au principe édicté en 1965 selon lequel la puissance
des processeurs double, à prix constant, tous les 18 mois.
    La physique quantique, une branche de la physique développée
à partir de la première moitié du 20e siècle, établit entre
autres le principe de superposition selon lequel une particule
peut être dans plusieurs états au même moment.
    Contrairement aux processeurs actuels basés sur un système
binaire et qui réalisent des calculs les uns après les autres,
les processeurs quantiques peuvent trouver toutes les solutions
d'un problème en très peu de temps et leur puissance augmente de
façon exponentielle avec leur taille.
    Cela rend cette technologie particulièrement efficace pour
casser des systèmes de chiffrement comme le RSA, aujourd'hui
largement utilisé pour sécuriser les échanges sur internet.  
    "Les cryptologues ont déjà conçu des systèmes de
cryptographie dits "post-quantique" qui résisteraient aux
attaques des ordinateurs quantiques", explique à Reuters
Jean-Paul Delahaye, chercheur au Centre de recherche en
informatique, signal et automatique de Lille.
    
    UNE TECHNOLOGIE ENTHOUSIASMANTE MAIS NON ABOUTIE
    Mais les entreprises sont encore loin d'être parvenues à
construire un ordinateur quantique plus puissant qu'un
ordinateur actuel - on parlera alors de suprématie quantique.
    En mars, Google  GOOGL.O  a dévoilé un processeur quantique,
Bristlecone, huit fois plus grand que ceux réalisée auparavant
par le groupe américain.
    "Nous sommes prudemment optimistes quant au fait que la
suprématie quantique peut être atteinte avec Bristlecone",
souligne Julian Kelly, un chercheur du laboratoire de recherche
quantique de Google, dans une note disponible sur internet.
    Pour Bernard Ourghanlian, directeur technique et sécurité de
Microsoft France  MSFT.O , les applications concrètes des
ordinateurs quantiques sont impressionnantes.
    "Si l'on est capable de convertir de l’azote en ammoniaque à
température ambiante grâce à un catalyseur, on peut se passer
d’un procédé qui consomme 1 à 2% de l’énergie mondiale pour
fabriquer de l’engrais. C’est quelque chose qu’un ordinateur
quantique est capable de faire", a-t-il indiqué à Reuters.
    Mais si les ordinateurs quantiques pourraient avoir des
applications dans la vie courante, ils ne devraient pas rendre
les équipements actuels obsolètes pour autant. 
    Le calcul quantique donnera un surplus de puissance très
sensible, mais aura des limites et ne permettra pas aux
ordinateurs quantiques de tout faire, souligne Jean-Paul
Delahaye.
    "L’ordinateur quantique ne sera pas le remplaçant de
l’ordinateur classique", a déclaré à Reuters le directeur
technique d'IBM France  IBM.N  Frédéric Allard.
    Et même si IBM et Microsoft annoncent tous les deux un
ordinateur quantique fonctionnel d'ici cinq ans, il est
difficile de savoir quand ces équipements pourront être
effectivement livrés.
    "Je ne dis pas que c’est impossible à réaliser, mais la
recherche avance lentement", a noté Jean-Paul Delahaye.
    En attendant, des entreprises comme Atos préfèrent se
concentrer sur la simulation de processeurs quantiques, qui
permet aux chercheurs d'étudier les possibles applications de
cette technologie et de faire en sorte qu'un écosystème logiciel
soit prêt quand ce type de matériel sera disponible.
    Une approche partagée par Microsoft : "Ce qui nous
intéresse, c’est de créer une communauté de développeurs
capables de maîtriser la programmation quantique", déclare
Bernard Ourghanlian.

 (Samuel Kahn, édité par Jean-Michel Bélot)
 

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