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Amundi résiste à la morosité au troisième trimestre 2023
information fournie par Newsmanagers 02/11/2023 à 08:00

Après un deuxième trimestre 2023 au cours duquel il a renoué avec la collecte , Amundi a satisfait en partie aux attentes des analystes durant le troisième trimestre 2023. Et ce, dans un contexte morose pour l’industrie de la gestion d’actifs, minée par les hausses des taux des banques centrales, l’environnement macroéconomique défavorable ainsi que par les préférences des clients pour des produits non ou peu risqués et faiblement margés.

La société de gestion du groupe Crédit Agricole présente un résultat net ajusté de 290 millions d’euros au troisième trimestre 2023, soit le seuil attendu par le consensus d’estimations d’analystes compilé par Factset sur le titre, selon les résultats publiés vendredi 27 octobre. Le résultat net ajusté est en hausse de 3% sur un an, mais en repli de 9,4% sur le trimestre.

Le gestionnaire français affiche des encours sous gestion de 1.973 milliards d’euros à fin septembre, progressant de 4,1% sur un an et de 0,6% sur le trimestre. Les analystes ne l’attendaient à ce niveau d’encours qu’à la fin de l’année. En outre, Amundi a collecté davantage qu’attendu, attirant des flux nouveaux de 13,7 milliards d’euros dans ses fonds. Cela porte à 6,3 milliards d’euros la collecte nette engrangée par le gestionnaire sur les neuf premiers mois de 2023.

La gestion passive et le cash collectent

En termes de produits, la collecte nette a été tirée principalement par la gestion passive (+10,6 milliards d’euros sur le trimestre) et les fonds monétaires (+2,5 milliards d’euros). La gestion active a en revanche subi des sorties nettes de 1,9 milliard d’euros, portant à 15,6 milliards d’euros la décollecte nette sur ce type de gestion sur les neuf premiers mois de 2023. Dans le détail, au troisième trimestre, les fonds actions et diversifiés activement gérés ont respectivement décollecté 1,6 et 6,3 milliards d’euros tandis que les fonds obligataires actifs ont engrangé 6,1 milliards d’euros sur la période.

Avec ses revenus nets ajustés de 780 millions d’euros, progressant de 2,9% sur un an, mais diminuant de 5,3% sur le trimestre, Amundi est en deçà des attentes. Cette baisse est imputable en grande partie à la chute des commissions de surperformance (-79,6% sur le trimestre, -17,2% sur les neuf premiers mois de 2023), «reflétant la politique d’investissements prudente en actifs risqués» .

Lors de la présentation des résultats à la presse, jeudi 26 octobre, Valérie Baudson a souligné la «très bonne dynamique commerciale» d’Amundi au troisième trimestre 2023. La firme enregistre une collecte positive quand un grand nombre de gestionnaires soit décollectent soit collectent à la marge . La directrice générale de la société de gestion a mis en avant l’offre adaptée du groupe, qui a misé sur des produits correspondant à l’environnement de forte aversion au risque (fonds obligataires, de trésorerie, fonds à échéance). Cet environnement va persister au moins jusqu’à la fin de l’année, selon Valérie Baudson.

La dirigeante d’Amundi a souligné que la collecte venait autant des investisseurs particuliers (+2 milliards d’euros) que des investisseurs institutionnels (+9,3 milliards d’euros) et des coentreprises (+2,4 milliards d’euros), notamment en Inde. Sur le segment institutionnel, Amundi mentionne deux gros mandats, à marges faibles, avec de grands investisseurs institutionnels. A l’inverse, la décollecte se poursuit sur les mandats assurantiels et corporates .

Amundi pour un label ISR «exigeant pas extrémiste»

Parmi les partenaires d’Amundi pour la distribution de ses fonds figure le groupe financier italien UniCredit à qui le gestionnaire français a racheté son gestionnaire d’actifs Pioneer Investments en 2017 . Depuis, les deux groupes sont liés par un accord de distribution en architecture ouverte des fonds d’Amundi par UniCredit jusqu’en juillet 2027. Or, Andrea Orcel, le directeur général d’UniCredit, a fait part récemment de la volonté du groupe de réinternaliser une partie de son activité de gestion d’actifs et de «rééquilibrer» l’accord passé avec Amundi . Interrogée à ce sujet, Valérie Baudson a déclaré que cette réinternalisation ne concernait qu’environ 15% des actifs sous gestion d’UniCredit (20 milliards d’euros) et que cette approche était donc «totalement compatible» avec l’accord, «qui n’est pas remis en cause», passé entre les deux groupes en 2017.

La directrice générale a par ailleurs exprimé la position d’Amundi sur la révision du label d’investissement socialement responsable (ISR) attribué aux fonds d’investissement et créé par le gouvernement français en 2016. «Il est indispensable d’avoir une stratégie d’investissement en faveur de la transition. Cela signifie qu’Amundi n’est pas en faveur d’un label extrémiste qui supprimerait tout investissement autre que dans des sociétés qui ne seraient pas déjà alignées sur l’accord de Paris. Notre objectif collectif est d’investir dans des sociétés qui ont besoin de transformer leurs modèles d’activités pour faire avancer les choses. Il est essentiel que ce label soit exigeant, qu’il ait pour objectif d’investir dans des sociétés qui sont en marche vers la transition et qu’il ne soit pas un label excessif qui conduirait l’épargne des Français à n’investir que dans les sociétés déjà les mieux disantes. Nous sommes en attente de la position du gouvernement sur le sujet », a dit la directrice générale d’Amundi, précisant que le label ISR recouvrait 240 milliards d’euros des actifs sous gestion de la firme (12,1% des encours totaux).

Concernant la future refonte de la réglementation européenne Sustainable Financial Disclosure Regulation (SFDR), qui encadre la catégorisation et la distribution de fonds dits durables par les gestionnaires d’actifs dans l’Union européenne, Valérie Baudson a évoqué «un effort supplémentaire pour l’industrie de la gestion d’actifs pour aller vers des solutions plus lisibles et plus simples pour l’investisseur» . «Un mal pour un bien», a-t-elle résumé. La révision envisagée par la Commission européenne vise à remplacer les catégories de fonds Article 8 et Article 9, qui avaient été mises en place en mars 2021 pour aider à distinguer les fonds «super verts» et «verts» de ceux qui ne l’étaient pas.

Adrien Paredes-Vanheule

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