
Le logo de l'usine Stellantis à Toluca
par Gilles Guillaume et Makini Brice
Le ministère des Transports a ordonné l'immobilisation de 800.000 voitures supplémentaires équipées d'airbags Takata, deux semaines après que l'équipement a été de nouveau mis en cause dans un accident de la route mortel.
Une source judiciaire à dit à Reuters que l'autopsie de la conductrice décédée le 11 juin à Reims (Marne) avait confirmé la responsabilité de l'airbag dans de graves blessures ayant entraîné son décès. Après une collision, le coussin de protection a été éjecté du véhicule et retrouvé sur la route, projetant une pièce métallique dans le larynx de la victime.
Le durcissement de la procédure dite "stop drive" est la poursuite de la plus importante campagne de rappel de produits qu'ait jamais connue l'industrie automobile, huit ans après que l'équipementier japonais Takata, au coeur du scandale, a déposé son bilan aux Etats-Unis et au Japon.
"Cette décision vise à adresser un message clair et ferme aux constructeurs, tout en incitant les propriétaires des véhicules concernés à faire vérifier leur véhicule dès que possible", a déclaré le ministre des Transports Philippe Tabarot dans un communiqué.
Il a demandé un rappel avec interdiction de circuler pour tous les véhicules équipés d'airbags Takata de même technologie que ceux qui ont causé des accidents, présents en Corse et dans les départements et territoires d'Outre-Mer, quel que soit leur âge, et fait la même injonction pour la France métropolitaine, pour les véhicules produits jusqu'en 2011.
Le gouvernement a déjà indiqué sur son site internet qu'une grande partie des véhicules de 30 marques fabriqués entre 1998 et 2019, étaient potentiellement à risque.
Selon une estimation du ministère, sur la base des données fournies par les constructeurs, le rappel est maintenant élargi en France à 2,5 millions de véhicules, dont un volume doublé à 1,7 million en "stop drive".
Jusqu'ici le plus affecté à travers ses marques Citroën et DS, Stellantis a annoncé la semaine dernière passer 82.000 voitures supplémentaires en "stop drive". L'ensemble des 690.000 modèles produits entre 2014 et 2019 et commercialisées en France fait désormais l'objet de cette procédure.
Sur ce total, 481.000 ont déjà été réparés.
Takata, dont les actifs ont été reprise en majorité par une entreprise à capitaux chinois basée aux Etats-Unis, avait estimé au moment de son dépôt de bilan qu'il avait rappelé ou rappellerait en tout 125 millions de véhicules d'ici 2019.
Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès de représentants du nouveau propriétaire de Takata.
(Makini Brice, Gilles Guillaume et Dominique Vidalon, édité par Jean-Stéphane Brosse)
3 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer