TOULOUSE, 13 mars (Reuters) - Le tribunal de commerce de Paris se prononcera le 22 mars sur la demande de mise sous séquestre des actions détenues par Casil Europe au capital de la société Aéroport de Toulouse-Blagnac (ATB), a-t-on appris mercredi de source syndicale. Les unions départementales (Haute-Garonne) des syndicats CGT, Solidaires et FSU ont saisi la juridiction parisienne le 22 février, assignant en référé les représentants de Casil Europe mais aussi de l'Etat et des quatre actionnaires publics d’ATB, la chambre de commerce et d’industrie de Toulouse, Toulouse Métropole, la région Occitanie et le département de Haute-Garonne qui conservent 40% de parts. Les opposants à la privatisation de la société Aéroport de Toulouse-Blagnac espèrent ainsi bloquer la vente éventuelle des 49,99% de parts que détient Casil Europe à un acheteur privé. Quatre entreprises ou groupements au moins figurent parmi les candidats au rachat des parts de Casil Europe : le groupe d’ingénierie Edeis, Vinci Airports, allié à la Caisse des dépôts Infrastructure et à Predica (groupe Crédit Agricole), le groupe de BTP Eiffage et le réseau Banque Populaire Occitane-Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées associé à la société de capital investissement Ardian et aux fonds Mirova (Natixis). Les offres de ces repreneurs potentiels devraient être déposées à la banque Lazard, mandatée par Casil Europe, dans la deuxième quinzaine de mars. "MISE EN GARDE" AVANT LA PRIVATISATION D'ADP "L’objectif affiché est d’empêcher la revente des actions avant la mi-mai 2019 comme l'annonce Casil Europe, tant que la justice administrative n’a pas validé définitivement la cession opérée en avril 2015 entre Casil Europe et l’Etat", précise Me Christophe Lèguevaques, avocat des trois syndicats et du Collectif contre la privatisation d'ATB. Cette nouvelle procédure vise "à protéger le bien public de la rapacité d'une société privée et de la négligence de l'Etat dans la privatisation de l’aéroport" et à "adresser une mise en garde solennelle à l'approche de la privatisation d'aéroport de Paris". La polémique sur la privatisation de la société ATB a franchi un palier ces dernières semaines lorsque Casil Europe, actionnaire privé issu du consortium chinois Symbiose, a décidé de céder sa participation de 49,99% au capital de la société, troisième aéroport régional français avec un trafic record de 9,6 millions de passagers en 2018. La décision de Casil Europe de revendre ses parts acquises en avril 2015 pour 308 millions d’euros, après avoir perçu près de 30 millions d'euros de dividendes en quatre ans, serait liée au choix de l’Etat de conserver les 10,01% qu’il lui reste au capital d’ATB, selon plusieurs sources proches du dossier. Lundi, devant la cour administrative d’appel de Paris, Me Lèguevaques, débouté en mars 2017 en première instance, a de nouveau plaidé l’annulation de la vente de 2015. Le rapporteur public de cette instance a conclu dans son avis consultatif à "la nullité des actes administratifs conduisant à la cession à Casil Europe des actions détenues par l’Etat dans ATB pour violation du cahier des charges". "En septembre 2014, l’appel à candidatures lancé par l’Etat auprès des acquéreurs potentiels d’une partie de ses actions au capital d’ATB mentionnait une offre aux noms de Casil Europe et de SNC Lavalin mais en novembre, le Canadien avait disparu de la proposition. Or, on ne peut pas modifier une candidature en cours de route", explique Me Lèguevaques. La cour administrative d’appel de Paris rendra sa décision d’ici deux à dix semaines. (Johanna Decorse, édité par Yves Clarisse)
Aéroport de Toulouse-Décision du tribunal de commerce le 22 mars
information fournie par Reuters 13/03/2019 à 14:43
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