Un total de 1,01 million d'euros d'amendes a été requis jeudi par le collège de l'Autorité des marchés financiers (AMF) dans un dossier impliquant Biosynex, leader français des tests de dépistage, notamment pour des manquements d'information aux marchés en mars 2020, au début de la pandémie de Covid.

( AFP / ERIC PIERMONT )
Il s'agit "probablement du premier rapport d'enquête de la période Covid", a souligné la représentante du collège de l'AMF.
Parmi les griefs, il est reproché à Larry Abensur, le PDG du groupe, d'avoir déclaré dans une interview au Journal des Entreprises publiée le 23 mars 2020 que la société allait lancer des tests pour dépister le Covid-19 courant avril, mais de n'avoir publié un communiqué de presse officialisant l'information que trois jours plus tard, alors que le titre avait bondi de 82% entre temps.
Pour le collège de l'AMF, les citations de M. Abensur publiées dans l'article ont été "abondamment commentées sur le forum Boursorama" et le groupe aurait d'abord dû publier "l'information sous forme de communiqué de presse et sur son site internet".
Difficile d'attribuer cette variation au seul article publié alors même que "le cœur de métier (de Biosynex) a toujours été la fabrication et la commercialisation de test et d'auto-test de VIH, de grossesse ou encore d'hépatite", a argumenté le conseil de Biosynex et de son dirigeant, Me Arthur Merle-Beral, du cabinet Hogan Lovells.
Dans ce contexte, "le marché anticipait la commercialisation tôt ou tard par Biosynex de tests de dépistage de Covid", a-t-il défendu.
Devant la commission des sanctions, huit mis en cause devaient se présenter : Biosynex, quatre de ses dirigeants, dont son PDG et son directeur financier, et trois sociétés de conseils financiers.
Il leur est notamment reproché d'avoir utilisé une information privilégiée dans le cadre de cessions de titres importantes, représentant 15% du capital flottant de l'entreprise.
"C'était une information significative et importante" de nature a faire peser "une pression baissière sur le cours", a souligné Alain David, l'un des membres de la commission des sanctions.
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